OYAMA, LE BON PLAN MONTAGNE À CÔTÉ DE TOKYO
Après la redécouverte de Hakone 6 ans après, j’ai encore profité d’une invitation de la compagnie ferrovière Odakyu Railway pour cette fois découvrir un endroit que je ne connaissais pas du tout et qui, je pense, doit parler à très peu d’entre vous : le Mont Oyama, dans la préfecture de Kanagawa.
OYAMA, UN ENDROIT MARQUÉ PAR L’HISTOIRE
Comme le Mont Fuji, le Mont Oyama est vénéré depuis les temps anciens. Durant l’époque Edo, c’était d’ailleurs une destination très prisée par les pèlerins qui préféraient le Mont Oyama au Mont Fuji car ce dernier nécessitait de passer par le poste de contrôle de Hakone, connu comme étant très strict.
Le Mont Oyama était tellement populaire que c’en était même devenu un effet de mode avec chaque année environ 200,000 personnes qui faisaient ce pèlerinage, soit 1/5e de la population d’Edo !
C’est ainsi que s’est développé le Shukubo, c’est-à-dire le fait de dormir dans des temples. Avec une petite particularité à Oyama : le Shukubo ne se fait pas dans des temples mais dans des sanctuaires (pour rappel : temple = bouddhiste ; sanctuaire = shintoïste). En fait, à Oyama, les temples et sanctuaires sont encore considérés comme la même chose, c’est assez perturbant car un même endroit peut avoir une entrée avec un Torii puis un autel bouddhiste, tout semble mélangé.
LE BON PLAN MONTAGNE ET RANDONNÉE JUSTE À CÔTÉ DE TOKYO
Oyama, c’est un endroit encore peu touristique qui propose de magnifiques paysages, de la nature et surtout de belles randonnées pour les amateurs. Le tout, juste à côté de Tokyo puisqu’il suffit de prendre un train Odakyu depuis Shinkuku pour Isehara, environ 1 heure de trajet. De Isehara, on prend un bus qui nous emmène en 30 minutes au pied de la montagne.
Tous les trajets sont compris dans le Tanzawa-Oyama Freepass qui permet de prendre à la fois le train depuis Tokyo, le bus et même le téléphérique pour se rendre en haut de la montagne. Tout comme le Hakone Freepass, on bénéficie également de réductions dans des boutiques et restaurants (la liste est disponible ici).
SHUKUBO, FAIRE L’EXPÉRIENCE DE DORMIR DANS UN TEMPLE/SANCTUAIRE
À Oyama, on trouve beaucoup de Shukubo, c’est établissements qui sont un mélange entre auberge, restaurant et sanctuaire. Ils sont tenus par des prêtres qui nous emmènent le matin faire des expériences telles que le Takigyo, la méditation sous une cascade !
Je ne suis malheureusement pas resté la nuit mais j’ai pu prendre le déjeuner à Osumi Sanso, un Shukubo tenu par un prêtre très gentil. Le déjeuner coûte 2,500 yen (20€) et la nuit + 2 repas + activité le matin revient à 10,000 yen (70€), ce qui n’est vraiment pas cher pour la qualité et l’originalité de l’expérience ! On ressent l’histoire du lieu et je suis sûr d’y retourner prochainement pour cette fois passer la nuit… :)
LES RUES COMMERÇANTES D’OYAMA : TOFU DORI ET KOMA SANDO
Oyama, c’est avant tout la montagne et la nature mais on trouve quand même de l’activité avec deux rues principales qui se suivent : Tofu Dori, la rue du Tofu qui compte énormément de restaurants de Tofu, grande spécialité d’Oyama, et Koma Sando, la rue des toupies, autre spécialité d’Oyama. On y trouve des boutiques de toupies artisanales et on peut même faire l’expérience de colorier sa propre toupie et repartir avec pour seulement 500 yen (3,5€) !
Surtout, Koma Sando est une longue rue faite de nombreux escaliers et de boutiques qui rappellent énormément Konpira San, sur l’île de Shikoku. C’est un endroit que j’adore donc j’ai été très agréablement surpris de trouver un tel endroit juste à côté de Tokyo ! :)
LE SANCTUAIRE AFURI-JINJA
Après avoir pris le téléphérique, on arrive quasiment en haut du Mont Oyama au sanctuaire Afuri-jinja. Ce sanctuaire possède en fait plusieurs bâtiments : un au pied de la montagne et deux autres, tout en haut. Celui du bas est connu pour ses spectacles de No, le théâtre traditionnel japonais, et j’ai justement eu la chance d’être chaleureusement accueilli par le Kannushi (prêtre shintoïste) du sanctuaire qui m’a présenté les différents masques utilisés. Ce sont des masques vieux de 300 ans, chacun fabriqué à partir d’un seul morceau de bois.
Les bâtiments en haut de la montagne sont ceux qui étaient l’objectif de tous les pèlerins qui se rendaient à Oyama. On y bénéficie d’une vue magnifique et, surtout, on peut s’aventurer dans différents chemins de randonnée.
Oyama, c’est donc un endroit totalement méconnu et pourtant un vrai bon plan pour profiter de la montagne et de randonnées juste à côté de Tokyo. Surtout, on peut agrémenter le séjour en faisant l’expérience originale de dormir dans un sanctuaire et faire des activités avec les prêtres. L’endroit était encore peu touristique, ce sont des expériences authentiques, loin d’autres endroits connus pour le Shukubo mais dans une optique de profit face à l’afflux de touristes…
J’ai fait Oyama, c’était un régal, la rando était plus tendue que je l’imaginais mais les auberges, la rivière, les toupies, c’était une petite pépite et vraiment facile d’accès !