TOYAMA ET FUKUI : VOYAGE DANS L’ARTISANAT JAPONAIS
Fin septembre, j’ai été invité par l’office de tourisme de Tokyo à participer à un voyage de 5 jours à la découverte de l’artisanat japonais dans les préfectures de Toyama et Fukui. J’ai ainsi eu l’occasion de faire de belles expériences authentiques dans la campagne nippone qui peuvent vous donner des idées d’activités à intégrer lors d’un prochain voyage au Japon !
UN TOKYO SPORTIF
Avant de partir en vadrouille dans la campagne, j’ai passé une journée à Tokyo sur le thème du sport. Après avoir pris le Sky Hop Bus, qui est un système de bus que l’on prend pour un forfait journalier, j’ai visité le Japan National Stadium. Il s’agit d’un stade tout neuf, construit pour accueillir de nombreuses épreuves des Jeux de Tokyo 2020 et pouvant accueillir environ 68,000 spectateurs. La visite coûte 1,800 yens (12€) par personne et permet de découvrir les installations, vestiaires, tribunes, les pistes du stade, les dédicaces de joueurs célèbres sur les murs, ou encore de se prendre pour un joueur de tennis victorieux en signant sur une caméra (on reçoit ensuite la vidéo en question).
Pour ceux qui passent aux abords du stade sans forcément chercher à découvrir l’intérieur, le bon plan est de se rendre au 5e étage qui est accessible gratuitement de 10h à 16h et propose une vue sur les environs de Shinjuku, avec quelques bancs pour se poser.
Après ça, direction le Kodokan, le temple du judo à Tokyo ! Un lieu mythique pour tout amateur de cet art martial qui est un véritable bon plan, puisque l’on peut gratuitement visiter son musée et même assister aux entraînements du soir, de 18h à 20h. Le personnel est adorable et passionné, et j’ai même eu l’occasion de rencontrer l’entraîneur d’Aaron Wolf, le japonais médaillé d’or aux JO de Tokyo 2020 dans la catégorie moins de 100 kilos. Même pour ceux qui ne sont pas forcément très renseignés sur le judo, c’est un lieu passionnant à découvrir !
J’ai ensuite passé la soirée dans le quartier de Shimbashi, que j’aime beaucoup avec ses ruelles sombres, son ivresse nocturne et ses restaurants cachés. J’ai dégusté d’excellents plats à Otako, un excellent restaurant d’oden (sorte de pot-au-feu japonais) dans une ambiance bonne franquette : grosse recommandation pour les amateurs !
TOYAMA, LE LIEU OÙ EXPÉRIMENTER UN AUTHENTIQUE ARTISANAT JAPONAIS
Le lendemain, j’ai pris le shinkansen pour me rendre à Takaoka, dans la préfecture de Toyama. Là-bas, j’ai visité le joli temple Zuiryuji et découvert Nousaku, une fonderie qui possède une histoire de plus de 100 ans, la ville de Takaoka étant elle-même réputée pour son cuivre depuis plus de 400 ans. Sur place, on peut visiter l’atelier avec un guide, faire l’expérience de créer son propre ochoko (petit verre à sake) pour 4,400 yens (28€), acheter de jolies créations, ou encore se restaurer dans au café Nousaku Imono Kitchen qui utilise justement la vaisselle fabriquée par la fonderie.
À 15 minutes de route sur situe Wakatsuru Shuzo, une brasserie de sake qui est également une distillerie de prestigieux whisky. On peut visiter les lieux librement, tout ayant été aménagé comme un petit musée. Au niveau de la boutique, on peut acheter un petit verre à sake pour 500 yens (3.5€) dans un gachapon qui nous permet alors de déguster différents sake et whiskys. Les brasseries de sake ne sont pas toujours des lieux très intéressants à visiter, mais là, c’était une expérience intéressante ! Il est également possible de faire la visite avec un guide anglophone sur réservation, et la brasserie propose aussi un restaurant qui a l’air d’excellente qualité.
Le lendemain, la découverte de l’artisanat de la préfecture de Toyama s’est poursuivie dans le village d’Inami, un véritable village d’artisans où de nombreux maîtres vivent de leur art : sculpture de bois, laque, ou encore jardinage. C’est un lieu que le gouvernement cherche à préserver et revitaliser, c’est pourquoi on trouve depuis quelques années Bed and Craft, un service qui propose la location de 6 magnifiques maisons réalisées par 6 artistes. En plus du logement, différentes expériences artisanales authentiques sont possibles auprès de véritables maîtres. J’ai ainsi pu créer mes baguettes laquées en fabriquant moi-même la laque à partir de sève que j’ai mélangée à des pigments rouges durant près de 3 heures.
Le village d’Inami est petit mais charmant avec sa rue commerçante traditionnelle qui mène au temple Zuisen-ji.
Le soir, j’ai passé la nuit à Rakudo-an, une auberge luxueuse qui propose une retraite en pleine nature, au beau milieu des rizières. On est accueilli par un doux moment hors du temps avec du thé matcha préparé par une sensei. Les chambres sont extrêmement confortables, et le restaurant propose une exceptionnelle cuisine fusion franco-italo-japonaise gastronomique avec des produits de la région. Même le petit-déjeuner est un régal !
Les mercredis, jeudis et vendredis, l’auberge propose en option une expérience très locale dans un sanctuaire isolé au milieu de la nature : les habitants s’exercent au taiko depuis des décennies, pratique transmise de génération en génération. Une plongée dans un Japon rural humain et chaleureux !
FUKUI, LA PANOPLIE COMPLÈTE D’UN VOYAGE IDÉAL
Pour les 2 derniers jours du voyage, je me suis rendu dans la préfecture de Fukui, pas loin de Toyama. C’est une région injustement méconnue qui offre plein d’attractions d’horizons différents, permettant de vivre un séjour très complet. Direction tout d’abord la ville de Takefu pour expérimenter là encore l’artisanat japonais, avec le Takefu Knife Village, une coopérative d’artisans forgerons qui ont regroupé leurs ateliers dans un seul lieu. Une visite gratuite permet de les admirer en plein travail depuis une plate-forme en hauteur, tandis qu’une option payante permet de réaliser son propre couteau avec un artisan, aidé par le staff qui parle anglais.
La région possédant une histoire et un savoir-faire liés au washi (papier traditionnel japonais), on trouve le village Echizen Washi no Sato, où l’on peut profiter d’une intéressante visite guidée au musée Udatsu pour seulement 300 yens, permettant de comprendre le processus de fabrication du papier, étape par étape. Il est possible de faire l’expérience complète en 2 heures pour 15,000 yens par personne. Pour ceux qui n’ont pas le temps ni le budget pour cela, le bâtiment Papyrus offre la possibilité de créer son propre papier washi en quelques minutes pour seulement 600 yens (4€).
Pour déjeuner dans le coin, je recommande très fortement O-edo+, un restaurant très stylé qui propose une cuisine sophistiquée et esthétique avec notamment des temari zushi (petits sushi en forme de boules) à confectionner soi-même et d’excellents muffins en dessert.
Le soir, j’ai dormi à Kyo Yorozu, un ancien ryotei (restaurant gastronomique traditionnel) qui a été transformé en auberge. Cela se ressent dans la cuisine proposée qui est de très haute qualité : un menu kaiseki savoureux et raffiné. L’auberge compte 3 chambres confortables et se situe au cœur du vieux quartier d’Echizen qui est petit mais plutôt charmant.
Le lendemain, c’est un bain de verdure et une nature luxuriante qui m’attendaient au sanctuaire Heisenji, un lieu à l’ambiance mystique extraordinaire qui fait partie de mes gros coups de cœur de ce voyage. C’est un endroit qui est très différent et complète parfaitement la visite du temple Eihei-ji (l’une des principales attractions de la région), situé à environ 30 minutes de route.
Sur la route entre ces deux superbes lieux, le restaurant Eshikoto propose une cuisine raffinée abordable et originale sur le thème du sake : la plupart des plats et ingrédients sont travaillés avec le précieux breuvage japonais, même les pâtisseries ! Ce restaurant appartient en effet à une célèbre brasserie de sake de la région, et on y trouve ainsi une boutique où l’on peut faire des dégustations de différentes bouteilles prestigieuses. à 600 yens (4€) le verre. Surplombant la nature, on peut profiter d’un beau moment avec une superbe vue sur la campagne de Fukui.
Direction ensuite l’un des lieux les plus célèbres de Fukui : les impressionnantes falaises de Tojinbo qui offrent un joli point de vue sur la mer du Japon. Sur place, on parcourt une rue commerçante avec des boutiques et restaurants locaux, et on a également la possibilité de monter à bord d’un bateau pour admirer les falaises au fil de l’eau.
À seulement 15 minutes de route de Tojinbo, le village thermal d’Awara Onsen était pour moi la dernière destination de ce voyage, et j’ai ainsi pu profiter d’un beau moment de relaxation au ryokan Grandia Housen. L’accueil est excellent avec un staff qui parle bien anglais, la cuisine est très bonne, et les quelques chambres possédant un rotenburo (onsen extérieur) offrent un merveilleux confort.
Le village thermal d’Awara Onsen n’est pas très grand, mais on y trouve un petit quartier nocturne avec des ashiyu (onsen pour les pieds) publics et Yukemuri Yokocho, une allée avec plusieurs bars et izakaya.
C’est là-dessus que se termine ce voyage à travers le sport et l’artisanat japonais entre Tokyo, Toyama et Fukui ! De beaux trésors et expériences à découvrir loin des foules touristiques, en espérant que cela vous donne de nouvelles idées pour vos prochains voyages au Japon… :)
Guigui excellent article! C’est ce genre de destinations que je recherche. Faire sont propre couteau Santoku me parait fort plaisant! Au fait, est-ce que ces endroits sont quand meme accessible via train, bus?
Merci beaucoup, oui c’est accessible en train et bus, mais l’idéal reste quand même la voiture qui permet de relier plein d’endroits intéressants dans la région !