Voir un entraînement de Sumo au Japon en 2024

Lors d’un voyage au Japon, découvrir le monde du sumo en allant assister à des combats est une activité unique et fascinante que beaucoup cherchent à vivre et que je ne peux que vous recommander. Si les règles et particularités du sumo restent encore assez floues pour les non initiés, de nombreux voyageurs sont néanmoins intrigués par ce sport de lutte traditionnelle et souhaitent le découvrir une fois sur place. Je vous propose donc aujourd’hui des conseils et recommandations pour aller assister à des tournois et entraînements de sumo au Japon en 2024.

LES 6 GRANDS TOURNOIS DE SUMO DE L’ANNÉE

La méthode la plus simple et naturelle pour vivre l’expérience du sumo au Japon, c’est bien évidemment d’assister à l’un des 6 grands tournois de sumo de l’année. Ces grands événements se tiennent tous les mois impairs (janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre), du 2e au 4e dimanche du mois. Durant ces 15 jours, les combats ont lieu chaque jour du matin jusqu’en fin d’après-midi, mais les affrontements les plus intéressants se déroulent entre 16h et 18h, c’est pourquoi beaucoup de spectateurs ne viennent qu’à partir de l’après-midi.

• Janvier : Tokyo
• Mars : Osaka
• Mai : Tokyo
• Juillet : Nagoya
• Septembre : Tokyo
• Novembre : Fukuoka

Les dates des prochains grands tournois de sumo sont ainsi les suivantes en 2024 et 2025 :

• Du 12 au 26 mai 2024 : Tokyo
• Du 14 au 28 juillet 2024 : Nagoya
• Du 8 au 22 septembre 2024 : Tokyo
• Du 10 au 24 novembre 2024 : Fukuoka
• Du 12 au 26 janvier 2025 : Tokyo
• Du 9 au 23 mars 2025 : Osaka
• Du 11 au 25 mai 2025 : Tokyo
• Du 13 au 27 juillet 2025 : Nagoya
• Du 14 au 28 septembre 2025 : Tokyo
• Du 9 au 23 novembre 2025 : Fukuoka

Pour assister à un grand tournoi de sumo, il faut réserver sa place sur le site officiel de l’association de sumo. C’est très simple car le site possède une version en anglais. La seule difficulté, c’est que les places sont de plus en plus prisées, il vaut mieux ne pas traîner pour effectuer la réservation ! Le début des ventes a lieu 2 mois en amont, au moment où le précédent tournoi de sumo se termine. Au niveau des prix, plusieurs options sont disponibles, entre un espace pour 4 personnes et des sièges individuels, mais il faut généralement compter environ 10,000 yens (60€) par personne.

VOIR UN ENTRAÎNEMENT DE SUMO, C’EST POSSIBLE !

Pour ceux qui voyagent au Japon durant un mois pair, en dehors d’une période de tournoi, il existe malgré tout une alternative offrant une expérience encore différente : assister à un entraînement de sumo dans une heya, un lieu où les rikishi (lutteurs sumo) vivent en s’entraînent (on traduit généralement heya par “écurie”). Il existe aujourd’hui 43 heya professionnelles au Japon, quasiment toutes situées à Tokyo. Plusieurs de ces écuries sont en effet ouvertes au public, et ce, gratuitement !

Attention : il y a quelques années, il n’était pas trop difficile de réserver sa venue dans une heya afin d’assister à un entraînement de sumo. Mais aujourd’hui, en 2024, l’accès aux heya est désormais bien plus compliqué, car la demande a explosé avec le boom du tourisme que connaît le Japon ces dernières années. Surtout, il faut bien comprendre qu’il s’agit de véritables entraînements professionnels et non de démonstrations ou animations pour divertir les touristes. Cet aspect n’a probablement pas été compris par certains visiteurs ayant un comportement gênant, ce qui a rendu les heya plus strictes et fermées.

COMMENT ASSISTER À UN ENTRAÎNEMENT DE SUMO EN 2024 ?

S’il est désormais devenu bien plus difficile d’assister à un entraînement de sumo au Japon, cela reste malgré tout encore possible via différentes méthodes : soit en passant par une agence proposant ce service payant (on est alors sûr de pouvoir profiter de l’expérience, bien que ce soit en général assez cher et au milieu d’un groupe de touristes), soit en se rendant dans certaines heya qui acceptent encore les visiteurs gratuitement (on peut alors profiter d’une expérience plus intime, authentique et gratuite, mais il y a des chances que ce ne soit pas possible en fonction de certains facteurs).

Premièrement, les heya sont ouvertes aux visites uniquement certains jours. Il y a des périodes durant lesquelles elles sont fermées au public : durant les grands tournois, mais également lors de préparations spéciales ou d’événements ponctuels. Il est donc important de bien se renseigner, soit en appelant au téléphone en japonais, soit en consultant le site web de certaines heya qui partagent leur calendrier.

Ensuite, certaines heya exigent une réservation au préalable (toujours par téléphone en japonais), tandis que d’autres n’acceptent au contraire aucune réservation et fonctionnent sur le principe de premier arrivé premier servi. Il faut donc là encore bien se renseigner sur la manière de faire de chaque heya, sachant que beaucoup d’entre elles ne proposent tout simplement aucun entraînement accessible au public.

Enfin, les heya n’acceptent souvent les visiteurs que s’ils parlent japonais ou sont accompagnés de Japonais. Cette raison a généralement pour but de limiter les comportements gênants des visiteurs et faire en sorte qu’ils respectent les règles et codes à observer lorsque l’on assiste à un entraînement de sumo.

Voici quelques pistes pour vous aider avec une liste de heya dans lesquelles il est parfois possible d’assister à un entraînement de sumo.

• Arashio-beya : c’est l’endroit où il est le plus simple d’assister à un entraînement de sumo. Aucune réservation n’est nécessaire, et le planning des entraînements est disponible en anglais sur le site de la heya. Si tout paraît trop beau, c’est qu’il ne s’agit que d’une vitre à travers laquelle on peut observer les entraînements depuis la rue, on ne peut pas rentrer à l’intérieur de la heya. Néanmoins, il arrive souvent que les lutteurs sortent après l’entraînement et prennent le temps de faire des photos avec les visiteurs. Il est tout de même préférable de s’y rendre tôt, car les lieux peuvent vite être bondés. Attention à bien respecter les règles et ne pas déranger l’entraînement afin que l’on puisse tous continuer de profiter de cette chance unique que propose Arashio Beya.
• Asakayama-beya : cette heya propose l’accès à ses entraînements de sumo, mais il faut impérativement appeler au téléphone en japonais la veille de la date souhaitée (il n’est pas possible de réserver plusieurs jours/semaines à l’avance). Il vaut mieux être accompagné d’un Japonais ou d’une personne maîtrisant bien la langue.
• Minato-beya : cette heya propose l’accès aux entraînements sans réservation et de manière régulière, mais elle n’est pas située à Tokyo même, donc il faut bien s’organiser pour arriver tôt le matin là-bas. Attention car les photos et vidéos sont interdites durant la séance.
• Tokitsukaze-beya : dans cette heya, les réservations sont impossibles et il faut donc se présenter le jour-même pour accéder aux entraînements. Comme on ne sait pas exactement quels sont les jours où les entraînements sont ouverts au public, il y a le risque de se déplacer pour rien. Il vaut également mieux savoir parler japonais pour mettre toutes les chances de son côté.
• Tamanoi-beya : une heya que j’avais visitée il y a quelques années après avoir réservé la veille au téléphone. Pour assister aux entraînements, il faut ainsi appeler la veille en japonais. La priorité est donnée aux membres du fan club, donc ça peut être difficile d’avoir une place.

Si tout cela est trop compliqué car vous n’avez personne maîtrisant le japonais, vous pouvez alors passer par une agence proposant cette activité de manière payante, au milieu d’un groupe de touristes internationaux.

• GetYourGuide : une expérience avec un accompagnateur anglophone à partir de 11,000 yens (65€) par personne.
• Viator : une expérience avec un accompagnateur anglophone à partir de 18,000 yens (105€) par personne.
• Magical Trip : une expérience avec une accompagnatrice anglophone à partir de 16,000 yens (95€) par personne.
• Klook : une expérience avec une accompagnatrice anglophone à partir de 16,800 yens (100€) par personne.

UN ENTRAÎNEMENT DE SUMO, C’EST COMMENT ?

Pour assister à un entraînement de sumo, il faut forcément se lever tôt ! Tout dépend des heya mais on vous demandera bien souvent d’arriver avant 8h du matin (parfois 6h ou 7h). La séance se déroule généralement jusqu’à 10h ou 11h. Cela peut paraître long, mais le temps s’écoule très rapidement car le spectacle est vraiment fascinant ! Dès l’instant où l’on rentre dans la salle d’entraînement, on ressent une sorte d’aura, encore plus intense que dans l’arène lors des tournois. On s’installe alors sur des tatami avec un verre de thé et on observe les lutteurs en silence.

L’entraînement est très intense, strict, et les rikishi vont jusqu’au bout d’eux-mêmes : j’en ai vu un qui est parti vomir suite à un combat terrible. Ils combattent sans interruption, les uns après les autres, le gagnant restant toujours dans le dohyo (ring de combat) pour défier les suivants. Ensuite, il y a eu une confrontation entre les rikishi classés deuxième et troisième de l’écurie (le premier étant l’entraîneur, qui était en tenue mais n’a pas participé physiquement à l’entraînement). Ils se sont affrontés une bonne dizaine de fois de suite et le numéro 2 a gagné tous les combats. Il a également combattu un à un tous les autres rikishi de la heya, toujours sans perdre une seule fois… Impressionnant !

Voici un résumé en vidéo de l’entraînement auquel j’ai assisté il y a quelques années à la Tamanoi-beya.

LES RÈGLES À RESPECTER LORS DE LA VISITE D’UNE HEYA

Visiter une heya pour voir un entraînement de sumo, c’est une expérience unique et intime qui exige une attitude irréprochable, encore plus lorsque l’on est étranger afin de véhiculer une bonne image et faire en sorte que les heya continuent de nous ouvrir leurs portes. Attention à donc bien respecter ces règles :

• Interdiction de parler (même de chuchoter) durant l’entraînement. Oui, on doit rester plusieurs heures sans parler, mais il faut bien comprendre c’est un privilège que l’on a de pouvoir assister à un entraînement de professionnels.
• Interdiction de manger ou de boire quoi que ce soit en dehors du thé que l’on peut vous servir.
• Interdiction d’utiliser le flash d’un appareil photo. Souvent, les photos sont autorisées tant qu’elles ne sont pas bruyantes et sans flash, mais il y a certaines heya qui interdisent les photos et vidéos.
• Mettre son téléphone en silencieux, évidemment…
• Rester assis à la place qui nous a été indiquée, ne pas se lever pour prendre des photos par exemple (on peut bien sûr quand même aller aux toilettes).
• Marquer son respect au maître et aux rikishi en s’inclinant à chaque fois que l’on entre et que l’on sort de la salle d’entraînement.
• On ne peut évidemment pas fouler le dohyo (ring de combat) qui est considéré comme sacré, on doit rester sur les tatami et se faire le plus discret possible.

Voilà, j’espère que cet article vous aura été utile ! La visite d’une écurie de sumo, c’est une expérience unique qui permet de pénétrer à l’intérieur d’un monde fascinant. Contrairement à ce que beaucoup pensent, c’est toujours possible en 2024, mais ça se mérite ! Comme pour bien d’autres expériences authentiques japonaises, il faut soit maîtriser la langue et faire de bonnes recherches, soit bénéficier de la prestation d’un professionnel qui vous en donnera l’accès. Je vous souhaite d’avance de superbes moments de découverte du sumo, que ce soit lors d’un entraînement ou d’un tournoi !