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Le Japon en mars
Le Japon en mars

Après les deux premières vidéos sur le Japon en janvier et le Japon en février, c’est désormais au tour du mois de mars de nous dévoiler tout ce qu’il y a à découvrir sur l’archipel ! Le point d’orgue sera bien évidemment la floraison des cerisiers que tout le monde attend, à la fin du mois, mais il y a également plein d’autres choses à faire et à voir avant, dès le début du mois !

HINA MATSURI, LA FÊTE DES PETITES FILLES

Si le mois de février commençait par Setsubun, la fête de l’arrivée du printemps, le mois de mars débute quant à lui par le Hina Matsuri, la fête des petites filles qui a lieu chaque année, le 3 mars. Pour l’occasion, on retrouve plein de magnifiques poupées exposées un peu partout : dans les foyers, les temples et sanctuaires, devant les commerces, etc. Elles représentent le couple impérial d’il y a 1000 ans en compagnie de servants et musiciens disposés sur plusieurs étages. Lorsqu’une petite fille naît dans une famille, la coutume est de lui acheter ce type de poupées décoratives que l’on disposera chaque année à l’approche du Hina Matsuri. Quelques semaines avant le 3 mars, on les expose dans un endroit visible de la maison afin qu’elles accumulent tous les malheurs qui pèsent autour de leur propriétaire, puis, aussitôt la fête finie, on les nettoie et on les range.

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Hina Matsuri, la fête des petites filles.
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Poupée du Hina Matsuri à Yanagawa (préfecture de Fukuoka).

Certains endroits sont particulièrement célèbres pour leurs poupées, comme c’est le cas pour la ville de Katsuura (préfecture de Chiba), qui en accueille plus de 30 000, ou encore le sanctuaire Susanoo-jinja dans le village d’Inatori (préfecture de Shizuoka) qui voit ses 118 marches recouvertes de ces précieuses poupées.

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Le Hina Matsuri dans la ville de Katsuura (préfecture de Chiba).
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Le sanctuaire Susanoo-jinja à Inatori, sur la péninsule d’Izu (préfecture de Shizuoka).

DANS L’ATTENTE DES CERISIERS

Quand on évoque le mois de mars au Japon, la première chose qui vient à l’esprit, c’est bien sûr le spectacle que tout le monde attend : la magie des cerisiers ! Les sakura fleurissent généralement de fin mars à début avril dans la majeure partie du pays donc, durant tout le mois de mars, on est dans l’attente ! On guette les signes de la déferlante rose à venir, on observe l’état des bourgeons, on suit les prévisions qui sont quotidiennes à la TV. Les premières estimations des dates de floraison ont même été annoncées depuis le mois de janvier et elles se précisent petit à petit…

De début à mi-mars, le voile rose des cerisiers ne recouvre pas encore le pays, mais les sakura sont déjà omniprésents dans la vie quotidienne à travers les décorations dans les rues, les supermarchés, sur les emballages, et toutes les déclinaisons goût sakura qui reviennent chaque année pour l’occasion. C’est une douce et savoureuse attente, on a le temps de se préparer pour accueillir ce qui sera le climax de l’année et on essaie de bien repartir son travail pour se permettre quelques moments de repos sous les arbres à la fin du mois…

Pour patienter, on peut compter sur la présence de plusieurs amis qui régalent les pupilles juste avant la saison tant attendue. Je vous les ai déjà présentés dans ma vidéo de février : les pruniers et les kawazu zakura, les cerisiers précoces, qui fleurissent dès le mois de février et qui continuent en mars, notamment dans certaines régions plus froides, où on peut en profiter jusqu’au 15 ou 20 mars. C’est par exemple le cas de la préfecture de Mie, où se trouvent de superbes endroits pour en profiter : le jardin de pruniers pleureurs Suzuka No Mori Teien et ses illuminations féeriques, le sanctuaire Yuki-jinja et son jardin de cerisiers pleureurs, ou encore Kasamatsucho et son allée de kawazu zakura qui fleurissent à la mi-mars.

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Les pruniers pleureurs s’illuminent au jardin Suzuka No Mori Teien.
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Verser des larmes sous les pruniers pleureurs au sanctuaire Yuki-jinja…
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Les Kawazu Zakura à Kasamatsucho (préfecture de Mie).

Comme je le rappelle chaque mois, ce voyage au fil des saisons n’est finalement qu’un prétexte pour voyager et découvrir tout le Japon : je suis donc allé tremper mes roubignoles dans un bon onsen, juste à côté de ces 3 magnifiques endroits. Le ryokan Mado Onsen Ryofuso propose une source dans une (fausse) grotte qui offre une très belle ambiance. Surtout, le repas est quant à lui dans une vraie grotte, et c’est un plaisir original et préhistorique qui vous y attend !

Mado Onsen Ryofuso
Onsen dans une grotte à l’auberge Mado Onsen Ryofuso.

WHITE DAY, LE MATCH RETOUR DE LA SAINT-VALENTIN AU JAPON

Le 14 mars au Japon, c’est le White Day, la réponse à la Saint-Valentin. C’est une invention japonaise apparue durant la période de bulle économique : après avoir reçu des chocolats le 14 février, les hommes offrent en retour des cadeaux aux femmes 1 mois plus tard, idéalement d’un valeur 3 fois supérieure à ce qu’ils ont reçu. Tout comme la Saint-Valentin, c’est une pratique qui se faisait autrefois beaucoup dans les entreprises, entre collègues, mais plus beaucoup aujourd’hui car cela crée du stress inutilement et tout le monde préfère ne pas avoir à se rajouter cette charge. À l’instar de la Saint-Valentin, c’est une fête qui tend à devenir plus familiale qu’autre chose : ce sont les maris, papas, tontons, frères et beaux-frères qui vont être les vrais acteurs de cette fête.

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Dessert de fanfaron à la pâtisserie Rau à Kyoto.

LE TOURNOI DE SUMO D’OSAKA

Comme tous les mois impairs, le Japon vibre au rythme du Sumo avec le grand tournoi de mars qui se déroule à Osaka. Durant 2 semaines, les combats ont lieu chaque jour de 8h30 à 18h, mais c’est surtout à partir de 15h-16h que toute l’arène se remplit, puisque les combats des meilleurs lutteurs ont lieu de 16h à 18h.

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Le tournoi de Sumo d’Osaka se déroule chaque année en mars.

Le déroulement d’un combat est très codifié : les lutteurs qui s’affrontent sont appelés par un chant traditionnel, puis au haut-parleur avec leur nom, leur grade, leur lieu de naissance et leur écurie. Ensuite, c’est tout un rituel qui prend place : la préparation dure plus longtemps que le combat en lui-même. Les lutteurs font des gestes d’assouplissement en levant haut la jambe pour frapper le sol, symbolisant le fait de frapper les démons qui rampent. Ils se purifient la bouche avec une coupe tendue par le gagnant du précédent combat d’un côté, et le participant au prochain combat de l’autre. Ils effectuent un lancer de sel, un élément purificateur dans le shintoïsme, qui représente la mer Puis, ils se font face en présentant leurs mains pour symboliser le fait que le combat se déroule sans armes, à mains nues. Ensuite, les sponsors du combat sont annoncés, le gagnant remportera une enveloppe avec de l’argent en liquide. C’est alors un affrontement d’intimidation qui commence, avec des gestes pour déstabiliser l’adversaire et faire crier le public. Lorsque les deux lutteurs posent leurs 2 poings sur le sol, c’est le début du combat, souvent fulgurant ! 

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Assister à un tournoi de Sumo est toujours une magnifique expérience.

SOTSUGYOSHIKI, LES CÉRÉMONIES DE REMISE DES DIPLÔMES

Autour du 20-25 mars, on voit partout dans les rues des Japonaises en hakama, une sorte de kimono avec un pantalon large : c’est la période des sotsugyoshiki, les cérémonies de remise des diplômes ! Au Japon l’année scolaire commence en effet début avril et se termine fin mars, avec seulement une dizaine de jours de vacances entre les deux. On est en CM2 le 15 mars, et déjà en sixième, au collège, le 5 avril !

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Sotsugyoshiki, les cérémonies de remise des diplômes.

À chaque fin de cycle d’étude, les écoles organisent une cérémonie pour les élèves, et, pour les étudiantes du cycle universitaire, la coutume est de porter un joli hakama, un vêtement qui symbolise l’accès des femmes aux études, car c’était ce qu’elles portaient à l’époque et qui leur permettait d’être plus confortable que dans un kimono serré. En réalité, cette coutume de porter le hakama pour fêter la fin des études est assez récente, puisque qu’elle n’existe que depuis les années 90, poussé par l’industrie du kimono en déclin qui cherchait à inciter les Japonais à en porter.

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On croise régulièrement des jeunes femmes vêtues d’un superbe Hakama durant cette période.

LE TEMPS DES CERISIERS

Fin mars, le moment tant attendu est enfin là… Les cerisiers sont en fleurs ! On en parle tout le temps, on attend ce moment toute l’année, et pourtant… quand les cerisiers fleurissent, on est toujours pris de court ! Avec toutes les choses que l’on a à faire pour patienter, on n’a même pas le temps de se rendre compte que les sakura sont déjà là ! Particulièrement cette année, puisque la floraison est intervenue une semaine plus tôt en 2023 avec un début officiel le 14 mars, alors que d’habitude c’est plutôt autour du 20-23 mars. Pas de précipitation non plus : une fois la saison officiellement lancée, il faut attendre la pleine floraison, une semaine plus tard, pour profiter pleinement du spectacle. Dans chaque préfecture, il y a un arbre qui sert de référence qui, lorsqu’il comptabilise 5 fleurs, permet d’annoncer officiellement le début de la floraison. Par exemple à Tokyo, c’est celui du sanctuaire Yasukuni-jinja. Il faudra ensuite attendre quelques jours pour voir une véritable explosion de sakura dans la ville.

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C’est dans la campagne que les Sakura dévoilent tout leur potentiel !

Ce qui est merveilleux avec ces cerisiers, c’est qu’ils sont vraiment présents partout dans les rues, les écoles, les parcs, les cimetières, etc. Pas besoin de se rendre dans des lieux célèbres pour leurs cerisiers car la magie est présente partout, à chaque coin de rue ! Mais cette magie est malheureusement souvent un peu gâchée par la météo de fin mars : chaque année, il pleut et il fait gris à Tokyo durant cette période. On alterne entre quelques beaux jours et de la grisaille. Il y a des années plus clémentes, mais d’autres où cela gâche malheureusement la fête… Même si vous arrivez un peu trop tard pour profiter des cerisiers, n’hésitez pas à vous rendre dans d’autres régions du pays pour en profiter ! La floraison des cerisiers a lieu plus tard dans les régions plus froides, donc il vous suffit de vous rendre dans les montagnes ou au Nord pour prolonger le spectacle jusqu’à fin avril !

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Une pluie de Sakura dans tous les sens du terme !

Dans tout le pays, les parcs et jardins deviennent de véritables lieux de vie et de partage sous le rose des cerisiers en fleurs. Le hanami est la coutume qui consiste à passer du temps auprès des cerisiers, comme s’il étaient de vieux amis. On mange, on discute, on rit, on chante, on lit, on se détend et on vide son verre sans vergogne ! C’est bien sûr une activité incontournable à faire lorsque vient la saison des cerisiers : on essaie de faire en sorte que le temps s’arrête pour savourer un instant de bonheur sous les fleurs.

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Hanami, le partage d’un moment de vie sous les cerisiers.

Pour en profiter, direction la préfecture Gifu, au centre du Japon ! La rivière Sakaigawa offre des paysages oniriques et hors du temps avec ses centaines de cerisiers qui forment un tunnel, la ville d’Ogaki se métamorphose durant la saison des cerisiers et nous fait revivre des scènes de l’excellent film d’animation A Silent Voice, le château de Sunomata propose un festival dédié aux cerisiers de fin mars à mi-avril (surtout populaire le soir), et le sanctuaire Inaba-jinja accueille les visiteurs par une longue rue bordée de cerisiers pleureurs.

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Au bord de la rivière Sakaigawa à Gifu.
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Ogaki, la ville où se déroule l’histoire du film A Silent Voice.
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Fête nocturne sous les cerisiers au château de Sunomata.
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Le sanctuaire Inaba-jinja et son allée de cerisiers pleureurs.

C’est là-dessus que s’achève cette vidéo sur le mois de mars au Japon. Rendez-vous le mois prochain pour découvrir tout ce que le mois d’avril nous réserve ! :)

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