16 spécialités d’été à goûter au Japon
16 spécialités d’été à goûter au Japon

16 spécialités d’été à goûter au Japon

Saison des cigales assourdissantes, des grands festivals et des feux d’artifice colorés, l’été japonais est très chaud et humide. Pour affronter l’humidité et les températures élevées, les Japonais redoublent d’ingéniosité à table : plats rafraîchissants, textures légères, saveurs subtiles ou toniques… tout est pensé pour alléger le corps et stimuler l’appétit. À cette période, on savoure volontiers des nouilles servies dans un bouillon glacé, des douceurs à base de gelée translucide, ou encore des grillades de poissons soigneusement relevées. La cuisine estivale japonaise ne se contente pas d’être délicieuse : elle est aussi profondément enracinée dans les traditions saisonnières et les besoins du corps. Je vous propose donc aujourd’hui de découvrir 16 spécialités à goûter si vous voyagez au Japon en été.

Les spécialités rafraîchissantes de l’été japonais

Quand l’été s’installe au Japon avec ses fortes chaleurs et son humidité écrasante, les spécialités salées et comme sucrées deviennent un véritable art de la fraîcheur. Pour se rafraîchir sans alourdir le corps, les pâtisseries japonaises se font plus translucides, plus légères, jouant sur les textures fondantes et les goûts discrets. Les plats salés, quant à eux, se déclinent dans des variantes estivales uniquement au menu durant l’été.

Quand on sue à grosses gouttes rien qu’en regardant le thermomètre, on veut du frais, du léger, du glissant. Chaque bouchée doit presque faire l’effet d’un courant d’air. On croque des mets légers, frais et savoureux qui permettent d’oublier, au moins le temps d’un repas, qu’on crève littéralement de chaud !

L’unagi

unagi japon
Unagi, l’anguille japonaise.

Plat phare de l’été japonais, l’unagi est une anguille d’eau douce qui se savoure grillée et nappée d’une sauce sucrée-salée, le tout servi sur du riz chaud. Si ce mets reste assez coûteux, c’est parce qu’on le réserve à certaines occasions, notamment lors de Doyo no Ushi no Hi, un jour particulier de fin juillet à début août censé revitaliser le corps en pleine chaleur. Dans la région de Tokyo, l’anguille est bouillie avant d’être grillée, pour une texture plus tendre. Dans le Kansai et autour de Nagoya, elle est cuite directement au feu, ce qui lui donne une peau légèrement croustillante. C’est évidemment l’un des plats incontournables à goûter lors d’un voyage au Japon.

Le congre (anago)

anago
Anago, le congre japonais.

Autre anguille, autre ambiance. L’anago est le congre de mer : plus léger, plus fin et moins gras que l’unagi. C’est justement pour cela qu’on l’apprécie particulièrement l’été, quand on cherche des saveurs douces et des textures plus aériennes. On le retrouve dans les restaurants de sushi en version grillée, nappée d’une sauce douce, ou en tempura. C’est l’un des grands classiques de l’été sur l’archipel, discret mais raffiné.

Les somen

nagashi somen
Un restaurant de Nagashi Somen.

Plat d’été par excellente, les somen sont de fines nouilles de blé. Après une cuisson rapide, elles sont immédiatement plongées dans de l’eau glacée, puis servies avec une sauce soja légère et quelques condiments (gingembre, oignons, shiso). Leur texture lisse et leur fraîcheur en font une réponse simple et efficace aux journées de canicule. Et pour rendre le tout encore plus ludique, il existe les nagashi somen, une animation où les nouilles glissent dans des canaux de bambou remplis d’eau. Il faut les attraper avec des baguettes au passage : un jeu rafraîchissant, populaire auprès des enfants… mais les adultes ne sont pas les derniers à s’amuser !

Les hiyashi chuka

hiyashi chuka
Un bol de Hiyashi Chuka.

Coloré, rafraîchissant et plein de textures, le hiyashi chuka est une sorte de ramen servi froid, très apprécié pendant l’été. Sur les nouilles bien rafraîchies sont disposées de fines lanières de jambon, d’omelette, de concombre, de tomate ou encore d’algues, le tout arrosé d’une sauce vinaigrée au sésame ou à la sauce soja. Né dans l’après-guerre, ce plat s’est imposé comme un incontournable de la saison chaude, qu’on retrouve dans les izakaya, les cantines et en plat temporaire dans les restaurants de ramen.

Les sudachi soba

sudachi soba
Sudachi Soba, plat phare de l’été dans les restaurants de Soba.

Originaire de Tokushima, ce plat repose sur la rencontre entre des nouilles soba fraîches et le parfum du sudachi, un petit agrume japonais local. Les soba sont servies dans un bouillon froid, recouvertes de rondelles de sudachi qui libèrent leur jus acidulé. C’est le genre de plat qui ne paie pas de mine, mais dont le parfum citronné et la fraîcheur font immédiatement effet. Très apprécié au cœur de l’été, il allie légèreté, vivacité et simplicité.

Les reimen

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Reimen, les nouilles froides.

Spécialité de la ville de Morioka, dans la préfecture d’Iwate, le reimen est un bol de nouilles froides d’inspiration coréenne. Les nouilles, élastiques et translucides, sont servies dans un bouillon glacé à base de bœuf ou de champignons, avec des garnitures telles que du kimchi, un œuf dur, du concombre ou des fruits frais comme de la pastèque ou de la pomme. Le contraste entre la fraîcheur du bouillon et le piquant du kimchi fait de ce plat une expérience singulière, très revigorante.

Le curry

curry japonais
Le curry japonais.

On ne pense pas forcément au curry japonais pour l’été, et pourtant, on en mange beaucoup pendant la saison chaude. Préparé avec des légumes d’été (aubergines, tomates, poivrons), mijoté avec du porc ou du poulet, il est apprécié pour ses épices douces qui stimulent l’appétit. Facile à préparer pour un grand nombre de personnes, il accompagne souvent les repas en camping ou les soirées entre amis. Et quand il fait chaud, rien ne vaut un plat simple, savoureux, et qui donne de l’énergie sans casser le rythme.

La truite ayu

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Ayu, la truite grillée.

Truite d’eau douce que l’on surnomme parfois la « reine des rivières », la truite ayu est principalement dégustée en shioyaki, c’est-à-dire entière, salée puis grillée lentement sur des braises. Sa chair fine, au goût délicatement sucré, évoquerait selon certains palais des notes végétales très douces. Symbole culinaire des étés à la campagne, l’ayu accompagne souvent les festivals au bord des rivières, quand le temps suspend son vol et que le feu de bois parfume l’air.

L’huître iwagaki

iwagaki
Iwagaki, l’huître japonaise.

Contrairement aux huîtres d’hiver, les iwagaki sont récoltées en été. Elles sont plus grosses, plus grasses, et possèdent un goût très iodé et puissant. Servies crues avec un filet de citron ou de sauce ponzu ou cuite avec de la sauce soja, elles sont particulièrement appréciées dans les régions côtières. Riches en minéraux et en taurine, elles sont aussi connues pour redonner un petit coup de fouet aux organismes fatigués par la chaleur.

Le goya chanpuru

goya chanpuru
Goya Chanpuru, la spécialité emblématique d’Okinawa.

Originaire de l’archipel d’Okinawa, ce plat sauté réunit du goya (melon amer), du tofu, des œufs et souvent du porc. Il tire son nom du mot chanpuru, qui signifie « mélange » en dialecte okinawaïen. C’est d’ailleurs ce principe de mélange qui a inspiré le titre de l’anime culte Samurai Champloo. Le chanpuru est un plat simple, rapide à préparer, très nutritif et emblématique de la cuisine d’Okinawa. Le goût amer du goya peut dérouter, mais il est réputé pour ses bienfaits contre la fatigue estivale, notamment grâce à sa richesse en vitamine C.

L’aubergine (nasu)

aubergine japonaise miso
Aubergine au miso.

L’aubergine japonaise est fine, allongée et d’une grande douceur une fois cuite. L’été est sa pleine saison, et elle se prête à de nombreuses préparations : grillée et nappée de miso (nasu dengaku), sautée avec de l’huile de sésame, mijotée dans du dashi ou servie froide. On lui prête aussi des vertus rafraîchissantes, idéales pour aider le corps à supporter les fortes chaleurs. Elle apporte une touche savoureuse et légère à de nombreux repas estivaux.

Le hiyayakko

hiyayakko
Hiyayakko, le tofu frais.

Simple, rapide et efficace, le hiyayakko est un tofu soyeux servi bien froid, garni de gingembre râpé, d’oignons verts et de copeaux de bonite séchée. Un filet de sauce soja suffit à sublimer le tout. C’est une entrée incontournable des repas d’été, parfaite pour commencer un repas en douceur et en fraîcheur. Il accompagne souvent d’autres petits plats froids comme les edamame ou les salades d’algues et de concombres.

Le kakigori

kakigori japon
Kakigori, la glace râpée japonaise.

Sous la chaleur étouffante de l’été japonais, rares sont les douceurs aussi efficaces que le kakigori, la glace râpée japonaise. Finement râpée, arrosée de sirop, parfois de lait concentré ou de fruits frais, on en trouve dans les stands des festivals, les cafés branchés, ou même à la maison, à l’aide de petites machines manuelles. Longtemps perçu comme une douceur enfantine et sans prétention, le kakigori connaît ces dernières années un retour en grâce spectaculaire. Certains salons de thé en ont fait leur spécialité, rivalisant de créativité et de saveurs de saison. Il faut dire que lorsqu’il est bien réalisé, le kakigori ne laisse personne de glace !

Le warabi mochi

warabi mochi
Warabi mochi, le wagashi de l’été.

Avec sa texture fondante et un peu élastique, le warabi mochi est une variante estivale du mochi classique. Il est préparé à base d’amidon de fougère, puis saupoudré de farine de soja grillé (kinako), parfois accompagné de sirop noir (kuromitsu). Servi bien frais, il offre une sensation douce et désaltérante. On le trouve dans les festivals, les salons de thé, ou même dans les konbini.

Le mizu manju

mizu manju
Mizu Manju, une douceur rafraîchissante.

Petit bijou translucide, le mizu manju est un wagashi typique de l’été, originaire de la préfecture de Gifu. Il se compose d’une pâte de haricots rouges enfermée dans une gelée de kudzu, légère et brillante comme une goutte d’eau. Conçu pour être mangé frais, parfois même après un bain glacé, il allie finesse visuelle et plaisir gustatif. Un dessert à la fois traditionnel et sensoriel, parfait pour les fortes chaleurs.

Le ramune

Ramune limonade japonaise
Ramune, la limonade japonaise emblématique !

Symbole pétillant de l’été japonais, le ramune est une limonade légèrement gazeuse au goût citron-lime, connue autant pour son goût rafraîchissant que pour sa bouteille unique. Fermée par une bille de verre qu’il faut faire tomber pour pouvoir boire, elle évoque aussitôt les souvenirs de festivals estivaux, les stands animés et les feux d’artifice. Disponible aujourd’hui dans une grande variété de parfums fruités, cette boisson japonaise conserve ce charme nostalgique et régressif qui fait tout son attrait. Une gorgée de ramune, et c’est comme un petit retour en enfance pour beaucoup de japonais.

Les autres spécialités à goûter en été au Japon

Je viens de vous présenter 16 spécialités à savourer en été au Japon, mais ce ne sont bien sûr que quelques exemples parmi une foule de mets que l’on retrouve au fil des régions, des festivals… ou même dans les rayons bien climatisés des supérettes en pleine canicule ! J’aurais bien sûr pu évoquer la pastèque, juteuse et désaltérante, mais également toutes les spécialités des festivals japonais, simples et réconfortantes, telles que les yakitori, les karaage, ou encore les choco banana. Pas vraiment des spécialités estivales au sens strict, mais leur simple évocation suffit à nous replonger dans l’ambiance surchauffée de l’été japonais.

J’espère que cet article vous donnera envie d’explorer l’été japonais à travers ses saveurs. Si ce petit tour gourmand vous a plu, n’hésitez pas à découvrir aussi mes autres articles sur la cuisine japonaise, comme par exemple celui consacré à l’onigiri, la boulette de riz japonaise, ou encore celui sur mes meilleures adresses de desserts à Tokyo.

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