Le Japon en octobre
Le Japon en octobre

Après un mois de septembre qui faisait une douce transition entre l’été et l’automne, c’est déjà le mois d’octobre qui vient nous embrasser avec gourmandise !

LE MOIS DE LA GOURMANDISE ET DES DÉCOUVERTES

Octobre, c’est le mois des loisirs, de la culture et de la gourmandise ! En Europe, l’automne est souvent associé à la mélancolie, mais au Japon, c’est au contraire une saison qui a une image joyeuse, entraînante et excitante : on fait du sport (y a justement un jour férié dédié au sport début octobre), on va au musée (c’est la période où il y a le plus d’expositions partout), et on se régale les papilles avec les nombreuses spécialités d’automne (châtaigne, patate douce, potimarron…).

Pour vous donner des exemples concrets, ce mois-ci je suis allé au musée Sumida Hokusai, dédié à l’oeuvre de Katsushika Hokusai, le grand maître des estampes, que je vous recommande très fortement. Dans un autre registre, je suis allé au TeamLab Planets qui m’a agréablement surpris, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi sympa et envoutant.

musée sumida hokusai
Le musée Sumida Hokusai à Tokyo.
teamlab planets tokyo
TeamLab Planets à Tokyo.

Au niveau des papilles, je me suis fait plaisir avec le restaurant Ginza Teppanyaki Sublime, qui était étoilé Michelin entre 2018 et 2020. Il propose un super menu à un prix très correct pour ce style d’établissement, à partir de 12,000 yens par personne soit environ 75€. Pour la douceur, j’ai dégusté le meilleur mont blanc que j’aie jamais trouvé au Japon au café Fuwari dans le quartier de Ningyocho.

ginza teppanyaki sublime
L’excellent restaurant Ginza Teppanyaki Sublime.
fuwari tokyo
Excellent mont-blanc à Fuwari !

Et enfin, pour le côté sport, je suis allé au Kodokan, le temple du judo à Tokyo que je vous recommande absolument : c’est totalement gratuit, il y a un petit musée sur l’histoire du judo, et on peut même assister aux entraînements chaque soir de 18h à 20h depuis les gradins.

kodokan tokyo judo
De 18h à 20h, on peut assister gratuitement aux entraînements depuis les gradins au 8e étage.

LA FIN DE LA HAUTE SAISON DES FESTIVALS

Octobre offre également l’occasion de profiter des nombreux festivals d’automne (aki matsuri) qui sont organisés partout dans le pays pour célébrer les récoltes. Il y en a vraiment toutes les semaines, c’est très facile à trouver, encore plus si vous avez mon encyclopédie de 600 matsuri du Japon. À Tokyo, l’un de mes festivals préférés a lieu chaque année du 16 au 18 octobre : le Zoshigaya Oeshiki, qui se déroule au temple Kishimojindo, que vous avez déjà vu plein de fois dans mes vidéos parce que je tourne souvent des petites séquences là-bas. Il y a notamment la plus vieille boutique de bonbons du Japon qui date de 1781 et a été représentée dans le film Ghibli Souvenirs goutte à goutte, j’avais justement fait un portrait de la mamie qui la tient dans ma vidéo sur Tokyo raconté par 5 Japonais.

Ce temple est juste à côté de chez moi donc j’y vais très souvent, et comme je le disais le mois dernier avec le festival de mon quartier, les matsuri les plus touchants sont ceux qui se déroulent dans les lieux qu’on fréquente au quotidien parce qu’on les voit justement évoluer au fil des saisons !

zoshigaya oeshiki
Le festival Zoshigaya Oeshiki à Tokyo.
zoshigaya matsuri
Une ambiance chaleureuse dans la nuit fraîche de l’automne.

LES COULEURS D’AUTOMNE AU NORD DU JAPON

En octobre, beaucoup de voyageurs s’attendent à voir de magnifiques paysages d’automne avec des dégradés de rouge et de jaune, mais ils déchantent rapidement : tout est encore vert à Tokyo et dans la majeure partie du pays : ce n’est qu’à partir de mi-novembre qu’on pourra profiter du spectacle des couleurs d’automne… Mais, avant cela, l’automne s’invite déjà dans les régions plus froides au nord et près des montagnes ! À seulement 2 heures de Tokyo, on peut par exemple profiter de la beauté des feuilles d’érables dans la région autour de Nikko, qui s’enflamme de mi à fin octobre.

automne nikko
L’automne autour de Nikko.

La ville de Nikko est extrêmement prisée à cette période, donc je recommande plutôt de se rendre dans les endroits plus reculés dans les montagnes, comme par exemple Chuzenji Onsen ou Yumoto Onsen qui offrent de jolies randonnées permettant d’admirer de grandes cascades.

yudaki cascade
La cascade de Yudaki à Chuzenji.
yumoto onsen
Yumoto Onsen, dans les montagnes de Nikko.

L’idéal, c’est de se perdre encore plus afin de passer la nuit dans un ryokan proposant un onsen au beau milieu des feuilles d’automne. Pour cela, je recommande fortement l’auberge Okukinu Onsen Kaniyu, située dans un espace protégé interdit aux voitures et nécessite de prendre la navette de l’hôtel durant 30 minutes. Là-bas, c’est une ambiance rustique avec un repas très simple et des onsen mixtes extraordinaires qui vous attendent !

okukinu onsen kaniyu
Onsen mixte à Okukinu Onsen Kaniyu…

Après la région de Nikko, direction la préfecture de Fukushima pour profiter encore de l’automne au nord du pays. Le village historique d’Ouchi-juku est une véritable pépite à ne pas manquer dans le coin : il offre une véritable plongée dans le temps avec ses vieilles maisons aux toits de chaume datant d’il y a environ 400 ans et qui sont toujours habitées. La spécialité locale à déguster, ce sont les negi soba, des nouilles soba que l’on mange avec un poireau à la place des baguettes, et je recommande le restaurant Tamaya pour cela. Si vous souhaitez plutôt un petit élégant au sein d’un cadre raffiné, n’hésitez pas à alors au café Bunke Tamaya, à l’entrée du village.

ouchi juku
Bienvenue au village d’Ouchi-juku !
negi soba
Negi Soba au restaurant Tamaya.
bunke tamaya
Bunke Tamaya, un café élégant pour un goûter raffiné.

Juste à côté d’Ouchi-juku, on trouve To no Hetsuri, de jolies falaises qui se colorent chaudement en automne, ainsi que le village thermal d’Ashinomaki Onsen, connu pour sa gare ayant pour chef… un chat ! Les photos sont interdites, mais vous pouvez venir lui rendre visite. Et à Ashinomaki Onsen, le ryokan le plus célèbre est sans aucun doute Ookawaso, une auberge qui aurait servi de modèle pour la forteresse dimensionnelle infinie de Demon Slayer. En plus de son ambiance exquise, les onsen de l’hôtel sont merveilleux, notamment ceux qui évoquent des rizières en terrasse.

to no hetsuri
Les falaises de To no Hetsuri.
ookawaso ashinomaki onsen
L’ambiance magistrale d’Ookawaso à Ashinomaki Onsen.
onsen ookawaso
Onsen sur le modèle des rizières en terrasse à Ookawaso.

Pour clôturer cette aventure à Nikko et Fukushima, les lacs de Goshikinuma sont eux aussi superbes à découvrir fin octobre. Il s’agit d’une vingtaine de lacs, dont certains ont une couleur bleue unique, qui sont accessibles via des chemins de randonnée. Attention cependant aux ours qui sont assez présents dans le coin ! Si vous préférez jouer la carte de la prudence et de la douceur, alors je vous conseille le très bon café Hiro no Okashiyasan.

goshikinuma
La voiture est indispensable pour profiter de la région car les lacs sont nombreux et disséminés un peu partout.
hiro no okashiyasan
Le café Hiro no Okashiyasan.

LA DOUCEUR D’OCTOBRE AUTOUR DE TOKYO

Si le nord du Japon et les régions montagneuses s’enflamment sous les couleurs d’automne en octobre, ce n’est pas encore le cas pour le reste du pays où il va falloir attendre le mois de novembre. Mais, même sans couleurs d’automne, on peut profiter d’une atmosphère très douce et agréable, avec une belle météo et une très jolie lumière à l’aube de l’automne. Pour vous faire ressentir cette ambiance paisible, je vous emmène faire 3 petites excursions aux portes de Tokyo dans 3 préfectures différentes : Chiba, Saitama et Kanagawa, des coins très faciles d’accès en une journée depuis la capitale !

LA PRÉFECTURE DE CHIBA

Direction tout d’abord la préfecture de Chiba, à l’est de Tokyo. Je vous propose tout d’abord de faire l’ascension de Nokogiriyama, une ancienne carrière qui offre une superbe randonnée d’environ 1 heure avec plein de trésors à découvrir : grand Bouddha, nombreuses statues bouddhiques, ou encore vue sur Fujisan et la baie de Tokyo.

nokogiriyama
Le grand Bouddha de Nokogiriyama.
fujisan nokogiriyama
Vue sur le mont Fuji depuis Nokogiriyama.

Pas loin, on peut facilement déguster des mets locaux tels que du poisson et des fruits de mer à la bonne franquette, et je vous recommande le café Funakata Soko pour la douceur. C’est un café-galerie dans un ancien entrepôt vieux de 100 ans qui ouvre uniquement du vendredi au dimanche, tenu par une professeure d’anglais afin de rendre hommage au travail de son papa qui a peint les beautés de la région. À 5 minutes de marche, le temple Daifukuji est très joli à découvrir, avant d’admirer le merveilleux coucher de soleil sur la jetée de Haraoka et sa sublime vue sur le mont Fuji. Une très belle journée en aller-retour depuis Tokyo !

funakata soko
Le café-galerie Funakata Soko.
daifukuji chiba
Le temple Daifukuji, juste à côté du café.
haraoka chiba
Pour finir, la vue onirique depuis la jetée de Haraoka…

LA PRÉFECTURE DE SAITAMA

C’est maintenant au tour de la préfecture de Saitama, au nord de Tokyo, de nous dévoiler ses merveilles le temps d’une journée. Et on commence avec le joli musée du Bonsai d’Omiya, un endroit passionnant avec une centaine d’œuvres exposées. Certains arbres ont plusieurs siècles, et l’un d’entre eux remonte quant à lui à plus de 1 000 ans.

omiya bonsai musée
Le musée du Bonsai d’Omiya.
omiya bonsai
Un Bonsai âgé de plus de 1000 ans !

L’endroit phare de la préfecture de Saitama, c’est la ville de Kawagoe, célèbre pour son quartier historique qui offre une plongée dans le temps très animée avec les nombreux restos et vieilles boutiques. À seulement 30 minutes de Tokyo, c’est une belle sortie depuis la capitale. La spécialité locale, c’est l’unagi, l’anguille japonaise, que j’ai pour ma part été déguster au restaurant Unasho.

kawagoe
Kawagoe, une jolie sortie à seulement 30 minutes de Tokyo.
unagi unasho kawagoe
Unagi au restaurant Unasho.

Je suis ensuite resté dormir à Chichibu en me rendant à l’auberge Miyamotoke, que je connais bien puisque c’était ma 4e fois ici ! C’est une auberge très raffinée qui a la particularité d’être tenue par un ancien lutteur sumo qui est avant tout un vrai passionné ayant envie de partager son expérience.

miyamotoke
Chaque détail est soigné à l’auberge Miyamotoke !
chanko nabe
Forcément, on y déguste du Chanko Nabe, le plat des Sumo !

LA PRÉFECTURE DE KANAGAWA

Terminons ces 3 jours aux portes de Tokyo avec la préfecture de Kanagawa, à l’ouest de la capitale. La ville de Kamakura est une destination touristique très prisée, connue pour ses innombrables temples. Parmi eux, j’aime beaucoup le temple Hase-dera, qui propose plein de jolies choses à découvrir. Pour s’en rendre compte, je vous propose de faire la visite avec l’un des moines du temple !

moine hase-dera kamakura
Une visite dans la bonne humeur à découvrir dans la vidéo liée à cet article.
hasedera temple
Le jardin sec du temple Hase-dera à Kamakura.

Juste à côté de Kamakura, l’île d’Enoshima est également un lieu immanquable autour de Tokyo. C’est l’île des amoureux, et on y vient pour profiter d’une ambiance de vacances juste à côté de la capitale. Autrefois, un dragon dévorait les enfants dans cette zone et, pour le débusquer, la déesse Benzaiten fit un jour sortir cette île de l’eau. Le dragon n’était pas si méchant que ça (il mangeait les enfants, quand même) mais c’est parce qu’il se sentait seul… La déesse lui promit alors de se marier avec lui en échange de son bon comportement, et c’est ainsi qu’Enoshima devint un lieu de paix et d’amour !

enoshima
Une ambiance de vacances flotte dans les rues d’Enoshima, juste à côté de Tokyo.
enoshima
Seul(e) ou en couple, n’hésitez pas à prendre le temps de parcourir l’île d’Enoshima !

LA SAISON DES COSMOS ET KOCHIAS

En attendant que Tokyo et la majeure partie de pays tournent au rouge des feuilles d’érables, on peut néanmoins profiter d’autres spectacles de la nature pour patienter, avec notamment la floraison des cosmos et des kochias. On retrouver ces deux fleurs un peu partout au mois d’octobre et, si le spectacle ne mérite pas le déplacement dans la plupart des cas, certains lieux proposent de magnifiques vues avec des millions de fleurs qui, là, valent clairement le détour !

Le plus bel endroit pour moi est le parc Oishi Koen, situé dans la préfecture de Yamanashi, facile d’accès depuis Tokyo. Les fleurs se parent d’une vue imprenable sur le mont Fuji, offrant un tableau saisissant. Pour bien en profiter, je recommande très fortement de venir tôt le matin (avant 9 heures) ou en fin de journée afin d’éviter les cars de touristes.

oishi koen kochia
Les kochias du parc Oishi Koen qui habillent le mont Fuji.

Juste à côté, la brasserie Ide à Fujikawaguchiko constitue une belle idée de visite pour enchaîner. Il s’agit d’une brasserie de sake qui propose chaque jour des visites guidées en anglais, avec notamment un petit jardin et une dégustation de sake à la fin. Même sans visite guidée, on peut s’y balader et faire la dégustation librement.

brasserie ide
La brasserie de sake Ide à Fujikawaguchiko.

Le soir à partir de fin octobre, les nuits autour du lac Kawaguchiko s’enflamment avec les illuminations nocturnes du festival Kawaguchiko Momiji Matsuri, qui s’étend de fin octobre à fin novembre. Les couleurs ne seront clairement pas à leur apogée fin octobre, mais elles offriront déjà un joli spectacle qui pourra s’apprécier plus calmement, avec beaucoup moins de monde qu’en novembre.

kawaguchiko momiji matsuri
Fin octobre au Kawaguchiko Momiji Matsuri.

HALLOWEEN AU JAPON

Impossible de clôturer le mois d’octobre sans parler d’Halloween, qu’on retrouve partout en décoration dès le mois de septembre et qui ne se fête pas seulement le 31 octobre, mais aussi le week-end qui précède, et parfois même celui d’avant. Halloween au Japon, ça peut être une fausse bonne idée : jusqu’en 2015-2016, c’était plutôt cool de venir déguisé à Shibuya mais, depuis, c’est au contraire le truc à éviter parce qu’il y a beaucoup trop de monde au point où c’en est dangereux. Si on veut faire la fête, le mieux est d’aller dans les quartiers animés d’autres villes moins prisées, comme par exemple à Nagoya, Hiroshima, Fukuoka, ou autre. Sinon, on peut profiter d’Halloween de manière plus posée avec les événements de cosplay qui ont lieu la journée, ou alors les petites fêtes de quartier pour les enfants.

halloween nagoya
Halloween à Nagoya.

C’est là-dessus que se termine cet article sur le mois d’octobre au Japon : un mois entraînant avec une superbe météo qui donne envie de partir faire des découvertes et déjà de jolies couleurs d’automne dans certaines régions. Si vous en savoir plus, je vous rappelle que mon livre 72 saisons du Japon est disponible dans toutes les librairies, Fnac, Cultura, Amazon, et que vous pouvez prendre la version numérique sur la boutique du site ainsi que mon encyclopédie de 600 festivals du Japon. Rendez-vous très vite pour le Japon en novembre !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *