
Tenno tanjobi, l’anniversaire de l’empereur du Japon
Juste après Kenkoku Kinen no Hi, fête nationale célébrant la fondation mythique du Japon le 11 février, c’est un autre jour férié au Japon qui se présente 12 jours plus tard : Tenno tanjobi, l’anniversaire de l’empereur. Ce jour chômé a la particularité de changer de date à chaque règne d’empereur, puisqu’elle correspond au jour de naissance du souverain en exercice. Actuellement, sous le règne de l’empereur Naruhito, c’est le 23 février qui est un jour férié, mais cette date sera modifiée lorsque son successeur montera sur le trône. Aujourd’hui, je vous propose d’en apprendre davantage sur ce jour symbolique, et de découvrir comment on célèbre Tenno tanjobi au Japon.
UN JOUR FÉRIÉ POUR L’ANNIVERSAIRE DE L’EMPEREUR
L’anniversaire de l’empereur, ou Tenno tanjobi, est un jour férié symbolique qui trouve ses origines des siècles en arrière, dans l’idée que la longévité de l’empereur était intimement liée à la prospérité du pays. À une époque où le souverain était perçu comme une figure divine descendant des divinités shintoïstes, fêter son anniversaire revenait à exprimer des vœux de stabilité et de continuité pour la nation tout entière. Cette fête remonte à l’époque de l’empereur Konin (VIIIe siècle) et était alors appelée Tenchosetsu, un terme inspiré d’une expression chinoise souhaitant une longévité éternelle au monarque. Elle a évolué au fil du temps jusqu’à devenir un jour férié officiel sous l’empereur Meiji (1868-1912), prenant son nom actuel en 1948.
Si cette journée représente pour beaucoup de Japonais une simple journée de repos, elle demeure un rappel des traditions et du rôle symbolique de l’empereur, défini depuis la Constitution de 1947 comme « le symbole de l’État et de l’unité du peuple ». Représentant du Japon sur la scène internationale, garant des rites shintoïstes et figure honorifique, il vit au palais impérial Kokyo, en plein cœur de Tokyo, dans une certaine discrétion, n’apparaissant publiquement qu’à deux occasions : le 2 janvier pour exprimer ses vœux du Nouvel An, et pour son anniversaire. À chaque nouvel empereur, la date du jour férié change pour correspondre à son anniversaire. Toutefois, une exception existe : le 29 avril, qui était autrefois l’anniversaire de l’empereur Showa (Hirohito), est resté un jour chômé sous le nom de Showa no Hi, en hommage à son règne, permettant par la même occasion de former la Golden Week, une importance période de vacances pour les Japonais. Aujourd’hui, l’empereur Naruhito, monté sur le trône en mai 2019, incarne l’ère Reiwa, la « vénérable harmonie ». Chaque année, son anniversaire constitue l’un des deux moments où le palais impérial, habituellement fermé au public, ouvre ses portes.
LE PALAIS IMPÉRIAL DE TOKYO OUVRE SES PORTES


Situé en plein cœur de la capitale, le palais impérial de Tokyo n’ouvre ses portes que deux fois dans l’année : d’abord, le 2 janvier pour les vœux du Nouvel An, puis le jour de l’anniversaire de l’empereur. Lors de ces journées exceptionnelles, d’innombrables visiteurs se pressent pour apercevoir la famille impériale et découvrir ce site emblématique. L’empereur, entouré des membres de sa famille, apparaît alors sur un balcon protégé par une vitre et s’adresse brièvement à la foule, exprimant ses vœux et sa gratitude. En retour, les visiteurs agitent des petits drapeaux japonais et l’acclament, dans une scène empreinte de protocole mais aussi d’attachement à cette institution historique.
L’événement semble prestigieux, et l’ouverture du palais est une opportunité rare. Cependant, assister à cette cérémonie n’est pas une expérience de tout repos. Chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs affluent, créant des files d’attente interminables. Avant d’accéder à l’esplanade d’où l’on peut voir la famille impériale, il faut passer par plusieurs contrôles de sécurité rigoureux. L’attente peut facilement durer plusieurs heures, et une fois sur place, l’espace est bondé. L’apparition de l’empereur est également très brève. Il salue la foule à plusieurs reprises au cours de la journée, mais la visibilité reste limitée en raison de la distance et du nombre de spectateurs. Ceux qui espèrent un moment privilégié ou une véritable interaction risquent d’être déçus. Finalement, cette sortie est surtout un symbole et un rituel, plus qu’une véritable occasion de découvrir le palais impérial ou d’approcher la famille impériale de près. Si vous êtes passionné par la famille impériale ou l’histoire japonaise, cette journée peut éventuellement être intéressante à vivre au moins une fois, mais sinon, c’est tout sauf une bonne idée de sortie, et il vaut mieux envisager une autre activité pour profiter de ce jour férié, comme par exemple un matsuri ou une balade dans un parc, les week-ends et jour chômés présentant l’avantage de rendre certains lieux plus vivants et animés.
Chaque nouvel empereur voit son anniversaire devenir jour férié, perpétuant une tradition ancienne qui souligne son rôle symbolique lié au shintoïsme. J’espère que cet article vous aura permis d’en apprendre plus sur ce second jour férié du mois de février. Pour plus d’idées de découvertes en cette période, n’hésitez pas à consulter mes autres articles complets sur les endroits pour profiter des pruniers au Japon et sur les lieux où admirer les cerisiers précoces en février.