Que visiter à Tokyo : les quartiers méconnus en 2025
Que visiter à Tokyo : les quartiers méconnus en 2025

Que visiter à Tokyo : les quartiers méconnus en 2025

Passer quelques jours à Tokyo donne souvent l’impression de n’en effleurer que la surface. C’est précisément ce qui fait la richesse de cette ville tentaculaire : des ruelles où surgit un sanctuaire oublié entre deux bâtiments, des quartiers entiers dont le nom vous était totalement inconnu la veille, ou encore des adresses de derrière les fagots à chaque coin de rue. Explorer Tokyo, c’est accepter de ne jamais en faire complètement le tour, et continuer d’en découvrir de nouveaux morceaux au fil de plusieurs voyages.

Avec ses 23 arrondissements centraux, ses villes périphériques intégrées et ses îles habitées qui s’étirent jusqu’aux confins du Pacifique, Tokyo constitue une préfecture japonaise au territoire dense, mouvant, parfois déroutant. Et dans un paysage numérique saturé de classements, d’itinéraires tout prêts et de recommandations clonées, il n’est pas toujours évident de savoir par où commencer, ni même ce qui vaut vraiment le détour… C’est pour cette raison que j’ai conçu un dossier complet de 5 articles à utiliser non pas comme un guide figé à suivre sans se poser de question, mais plutôt comme une boîte à outils qui vous permet de composer un voyage à votre image !

Après les quartiers incontournables, puis les quartiers alternatifs, ce troisième volet se concentre sur les coins souvent laissés de côté : pas forcément des lieux secrets, mais simplement des quartiers en marge des circuits classiques et réservés aux voyageurs initiés. Quartiers résidentiels charmants, ruelles oubliées, ambiances locales à contretemps : ce sont ces lieux que vous retrouverez ici, à travers une sélection de balades et d’adresses où la ville de Tokyo se dévoile autrement : plus discrète, plus quotidienne, mais tout aussi captivante.

Le quartier de Monzen Nakacho

Souvent oublié au profit des grands quartiers de l’ouest, le quartier de Monzen-Nakacho garde le charme tranquille du vieux Tokyo. C’est l’un des rares coins de la capitale où l’esprit shitamachi du Japon d’antan à la bonne franquette respire encore. Entre galeries marchandes, bars minuscules, lieux spirituels importants et restaurants de Fukagawa-meshi, le riz aux palourdes emblématique du quartier, on y découvre un Tokyo nostalgique et plein de vie !

Que voir à Monzen Nakacho ?

  • Le temple Fukagawa Fudo-do, le grand centre bouddhique du quartier. Fondé en 1703, son bâtiment mêle architecture traditionnelle et façade contemporaine couverte de lettres sanskrites, mais ce sont surtout les rituels du feu (goma-gyo) qui marquent les esprits : taiko, chants, flammes qui montent haut : un instant mystique et hypnotique qui se tient chaque jour à 9h, 11h, 13h et 15. Attention : il s’agit d’un rituel religieux, donc si vous souhaitez vous y rendre, il faut rester jusqu’au bout et se comporter de manière silencieuse et retenue.
  • Le sanctuaire Tomioka Hachiman-gu, l’un des plus importants de Tokyo. Il a longtemps été le berceau du sumo professionnel. On y voit encore une immense stèle gravée des noms des anciens yokozuna (les grands champions de sumo) et de nombreuses peintures votives. L’enceinte est vaste et étonnamment calme pour un lieu aussi important dans l’histoire d’Edo.
  • La ruelle Tatsumi-shindo, qui aligne une poignée de minuscules bars et izakaya serrés les uns contre les autres. Enseignes patinées, bois noirci, lumière basse : l’ambiance évoque le Tokyo d’après-guerre. En journée, la rue est presque vide, tandis que le soir, les habitués du quartier s’y retrouvent pour boire et manger à la bonne franquette.
  • Le jardin Kiyosumi Teien, véritable parenthèse nature à l’est de Tokyo. Ce jardin de promenade tourne autour d’un grand étang ponctué d’îlots, de pierres massives et de pavillons de thé. On avance de rocher en rocher au bord de l’eau, observant les carpes et les hérons.
  • Fukagawa Edo Museum, un musée qui reconstitue grandeur nature un quartier populaire de Tokyo vers 1840. On se promène entre maisons en bois, échoppes et théâtre de quartier, sous un éclairage qui change au fil des heures de la journée. Un lieu parfait pour se projeter dans le Tokyo d’Edo sans trop de monde ni artifices.
  • Le musée d’art contemporain de Tokyo à 20 minutes de marche, qui présente une vaste collection d’art moderne et contemporain dans un bâtiment lumineux rappelant le passé industriel du quartier. Expositions thématiques, belle mise en avant des artistes japonais, bibliothèque, café : une adresse paisible et inspirante, loin des musées plus fréquentés du centre de la capitale.

Le quartier de Tsukishima

Île artificielle née sur les remblais de la fin du XIXe siècle, Tsukishima propose une atmosphère de petite ville portuaire en plein Tokyo. Entre les temples, les ruelles tranquilles et les airs salés venus du canal, le quartier dévoile une atmosphère paisible au bord de la baie de Tokyo. C’est surtout le repaire du monjayaki, cette spécialité tokyoïte à cuire soi-même sur une plaque chauffante, cousine de l’okonomiyaki. On trouve des dizaines d’adresses spécialisées qui font de Tsukishima un quartier convivial et gourmand où l’on vient se régaler.

Que voir à Tsukishima ?

  • La rue Tsukishima Monja Street, le cœur battant du quartier. Sur près de 600 mètres, plus de 80 restaurants proposent leur propre version du monjayaki, ce plat typiquement tokyoïte à base de pâte liquide que l’on fait cuire soi-même sur une plaque chauffante. La rue ne paie pas de mine, mais elle offre une belle ambiance : lumières tamisées, devantures discrètes, tables basses. Le monjayaki serait né ici, dans les arrière-salles de Tsukishima, inspiré d’un ancien snack pour enfants appelé mojiyaki, vendu dans les confiseries d’Edo. Après-guerre, la recette s’est enrichie de chou, de bouillon et de gingembre avant de devenir la spécialité emblématique du quartier. Aujourd’hui, on le déguste à la bonne franquette, autour de la plaque brûlante, entre amis ou en famille.
  • Le temple Tsukuda Tendai Jizo-son, à l’extrémité nord de Tsukishima, abritant un ginkgo biloba centenaire qui traverse littéralement le pavillon : ses racines entourent la toiture, son tronc perce le bâtiment et son feuillage ombrage l’ensemble. Dédié à Jizo Bosatsu, protecteur des enfants et des voyageurs, le lieu aurait été fondé à l’époque d’Edo pour veiller sur les pêcheurs du quartier.
  • Le sanctuaire Sumiyoshi-jinja qui rappelle la mémoire maritime du quartier. Fondé en 1646 par des pêcheurs venus d’Osaka, il est dédié à la divinité Sumiyoshi, protectrice des marins. Chaque été, son festival attire les habitants : le mikoshi du sanctuaire traverse alors le canal sur des barques, dans une procession spectaculaire qui rend hommage aux origines du quartier. Le reste de l’année, c’est un havre paisible, entre lanternes de pierre et vues sur la skyline.
  • La boutique Tsukudani Tenyasu, fondée en 1837, qui perpétue une tradition culinaire d’Edo. C’est ici qu’est né le tsukudani, mélange de poissons, crevettes ou algues mijotés longuement dans une sauce soja sucrée pour mieux les conserver. Ce condiment se déguste avec du riz blanc. Chez Tenyasu, on trouve une douzaine de variétés artisanales : kombu fondant, crabe, palourdes, ou la fameuse crevette sucrée-salée. Une invitation à découvrir de nouveaux goûts !

Le quartier de Kameido

Souvent ignoré des voyageurs, Kameido est pourtant un charmant quartier qui offre un charme populaire et convivial. Autour du sanctuaire Kameido Tenjin, célèbre pour ses treilles de glycines et ses pruniers, la vie s’organise entre shotengai animées, petites échoppes et sento de quartier. Avec sa vue constante sur la Tokyo Skytree et ses spécialités simples mais savoureuses, Kameido est un excellent endroit pour goûter à la vie locale.

Que voir à Kameido ?

  • Le sanctuaire Kameido Tenjin, la grande carte postale du quartier. Fondé en 1662 et dédié à Tenjin, divinité des études et de la connaissance, il attire les étudiants qui viennent caresser le bœuf de bronze pour la réussite aux examens. Il s’anime tout au long de l’année, avec des événements pour les pruniers, les glycines, les chrysanthèmes, ou encore le rituel d’Usokae. C’est un endroit mythique qui a souvent été représenté dans les estampes japonaises ukiyo-e.
  • Kameido Yokocho, le repaire des bandits, caché juste derrière la sortie Nord de la gare. Cette allée couverte d’environ 450 m2 recrée l’esprit des yokocho des années 1960, avec ses rideaux en tissu, ses lanternes en papier et ses comptoirs serrés les uns contre les autres. 15 bars et restaurants s’y partagent l’espace, chacun avec sa spécialité : yakitori d’un côté, curry de l’autre, bière artisanale un peu plus loin… C’est un endroit compact mais chaleureux, idéal pour une soirée de brigands dantesques.
  • La rue commerçante Kameido Chuo-dori Shotengai, l’artère la plus vivante du vieux Kameido. Sur près de 400 mètres, boutiques, primeurs et restaurants se succèdent dans une ambiance joyeusement bigarrée. Surnommée « le petit Chinatown local », elle mêle enseignes chinoises, vietnamiennes et commerces japonais de quartier. On y entend parler mandarin, on y croise des melon pan chauds, des daifuku frais, des fruits exotiques à prix imbattables.
  • Le parc Kinshi Koen, la grande bouffée d’air du quartier. Ouvert en 1928, ce parc municipal de 5,6 hectares est un véritable lieu de vie, rassemblant aussi bien enfants sur les toboggans, seniors en tai-chi, et ados au skatepark. Au printemps, plus de 100 cerisiers forment un tunnel rose avec le Tokyo Skytree en toile de fond.
  • Le sento Daikokuyu Oshiage Onsen, un bain public fondé en 1949 qui propose une véritable eau thermale noire puisée sur place, chose rare en pleine ville. L’ambiance est rétro, avec une peinture du mont Fuji côté hommes, des bassins variés (jacuzzi, bain froid, sauna au sel), et surtout un superbe rotenburo, un bain en plein air entouré de pierres. Le soir, on y aperçoit la Tokyo Skytree illuminée au-dessus des toits. Ouvert jusqu’à 2 heures du matin, c’est l’endroit parfait pour terminer la journée : le corps nu dans la vapeur, l’esprit habillé par le ciel nocturne…

Le quartier de Togoshi

Situé au sud-ouest de la capitale, Togoshi marquait autrefois la limite entre la ville d’Edo et la campagne. Aujourd’hui encore, le quartier reste en marge de l’agitation tokyoïte, mais sûrement pas du quotidien : la vie y est dense, portée par la longue rue commerçante Togoshi Ginza, ses odeurs de croquettes frites et ses échoppes familiales. On y fait l’expérience d’un Tokyo convivial et gourmand, où il fait bon flâner et manger sur le pouce.

Que voir à Togoshi ?

  • La rue commerçante Togoshi Ginza Shotengai qui s’étire sur 1,3 km, ce qui en fait la plus longue rue commerçante de Tokyo. Près de 400 échoppes s’y succèdent : boucheries, primeurs, boulangeries, petits restaurants, snacks à emporter et bazars en tout genre. Parmi les spécialités locales, les croquettes (korokke) au bœuf, à la patate douce ou à la crevette, sont devenues un symbole du quartier : une promenade en grignotant de stand en stand a même été baptisée le Korokke WalkTaiyaki sucrés, yakitori grillés, karaage croustillants… la rue offre un concentré de street food à petit prix ! En soirée, les izakaya prennent le relais dans une ambiance détendue.
  • Le sanctuaire Togoshi Hachiman-gu, fondé en 1526 et consacré à Hachiman, dieu de la guerre. Son terrain arboré devient le cœur de la vie locale lors du matsuri annuel au mois de septembre, avec mikoshi et chars qui défilent dans les rues. Il s’y cache également un détail inattendu : des canapés d’extérieur installés pour permettre aux habitants de s’asseoir tranquillement entre deux prières ou simplement profiter du calme. Le lieu parfait pour le repos du brave au ventre plein.
  • Le parc Togoshi Koen, un jardin public paisible avec étang, petite cascade, bambous et feuillages changeants. L’été, les enfants barbotent dans le ruisseau pendant que les adultes lisent sur les bancs, tandis qu’à l’automne, les érables rougissent pour le plaisir des promeneurs. Rien d’extraordinaire, mais un cadre apaisant.
  • La rue commerçante Nakanobu Skip Road, une arcade couverte au charme rétro qui relie deux gares. On y trouve bouchers, fleuristes, supérettes, snacks à takoyaki et une vraie vie de quartier. Chaque été, un festival anime la rue avec des chars inspirés du célèbre Nebuta Matsuri, version miniature mais ambiance chaleureuse garantie.
  • Le sanctuaire Hebikubo-jinja, niché au sud de Nakanobu. On le repère à son petit tunnel de torii rouges et à sa petite cour silencieuse habitée de serpents en pierre, ce qui en fait un lieu unique. Tous les 12 jours, lors du jour associé au signe zodiaque du serpent, les locaux viennent prier pour la prospérité et le succès.

Le quartier de Shibamata

À la lisière nord-est de Tokyo, Shibamata a des allures de capsule temporelle. Tout proche de la rivière Edogawa, ce quartier méconnu respire la nostalgie d’un Tokyo d’antan, entre façades en bois, rue commerçante historique remplie de boutiques vieilles de plusieurs siècles, et somptueux jardins japonais. Marqué par la saga de films Otoko wa Tsurai yo et la silhouette de son personnage principal Tora-san, Shibamata garde une douceur provinciale à Tokyo, entre vieilles façades historiques et grands espaces verts au bord de la rivière.

Que voir à Shibamata ?

  • Le temple Shibamata Taishakuten, et ses incroyables sculptures de bois qui recouvrent tout l’extérieur du pavillon principal. Dragons, fleurs, scènes bouddhiques : un véritable chef-d’œuvre à ciel ouvert. En entrant dans l’enceinte, un immense pin noir de plus de 500 ans s’étend devant le bâtiment principal, évoquant un dragon protégeant le temple. En enlevant ses chaussures, on accède à une partie payante (400 yens) qui comprend une galerie de sculptures de bois et un jardin japonais très soigné que l’on contemple à chaque pas en suivant un parcours qui en fait le tour.
  • La rue commerçante Taishakuten-sando, une jolie allée pavée qui relie la gare au temple. Elle aligne de vieilles boutiques aux façades anciennes, la plupart étant tenue de génération en génération depuis 150 ou 200 ans. Les grandes spécialités locales sont l’unagi, l’anguille japonaise, et le kusa-dango une sorte de mochi à l’armoise. C’est un lieu qui rappelle fortement les vieilles ruelles de Kyoto, mais à Tokyo !
  • La maison de thé Yamamoto-tei, une ancienne résidence d’industriel datant des années 1920 et reconvertie en lieu de pause. Tatami, cloisons coulissantes et salon Art déco donnent sur un jardin splendide, avec étang, lanternes et pins taillés. Pour 700 yens, on s’installe face au paysage avec un bon bol de matcha et une pâtisserie traditionnelle. Un cadre enchanteur qui invite à ralentir et savourer l’instant.
  • Le musée Tora-san Kinenkan, dédié au personnage culte de la série de films Otoko wa Tsurai yo. On y retrouve ses costumes, sa valise cabossée, ses répliques, et des décors recréés. Le lieu montre combien Shibamata est lié à Tora-san et inversement. Juste à côté, le musée Yamada Yoji prolonge la visite avec un hommage au réalisateur. Ces lieux sont surtout réservés aux amateurs de la saga.
  • Les bords de la rivière Edogawa, un énorme espace vert qui s’allonge sur des kilomètres. On y trouve plusieurs terrains de football et de baseball où, le week-end, des clubs scolaires s’affrontent en match. Le cadre rappelle bon nombre de décors d’anime. Cette rivière marque la frontière entre Tokyo et la préfecture de Chiba, avec la ville de Matsudo juste en face. On peut d’ailleurs effectuer le trajet entre les deux en barque avec Yagiri no Watashi, le dernier passeur de Tokyo.
  • La boutique Shibamata Tamaya, un petit commerce chaleureux tenu depuis une quinzaine d’années par Ayako, une Japonaise adorable et souriante. La grande spécialité ici, ce sont les cacas d’or que l’on achète et qui apportent chance et réussite. Lorsqu’il arrive de bonnes choses aux clients suite à l’achat d’un caca d’or, ils reviennent pour écrire un témoignage de leur bonne fortune.
  • La boutique Shibamata Haikara Yokocho, une boutique de type dagashiya, qui propose de vieux bonbons rétro. L’ambiance plonge dans le Japon de l’ère Showa (1926-1989) avec d’anciennes bornes d’arcade, des flippers, des petits jeux nostalgique et du vieux catch japonais diffusé sur un ancien téléviseur.

Le quartier de Ningyocho

Au sud de Nihonbashi, Ningyocho conserve le charme discret des vieux quartiers marchands de la capitale. Ancien haut lieu des marionnettistes et des artisans d’Edo, il aligne aujourd’hui petites rues pavées, sanctuaires cachés et boutiques centenaires où flotte l’odeur du thé grillé et du taiyaki. Entre Amazake Yokocho et les ruelles pleines de lanternes, on découvre un Tokyo élégant en toute quiétude, idéal pour flâner et se laisser tenter par quelques douceurs traditionnelles.

Que voir à Ningyocho ?

  • La rue commerçante Amazake Yokocho, qui concentre l’âme gourmande de Ningyocho. Cette petite ruelle piétonne, parallèle à l’artère principale, est bordée d’échoppes traditionnelles où flotte un parfum d’antan : pâtisseries centenaires, senbei au sésame encore chauds, katsuobushi râpé à la minute, ou encore bols d’amazake fumants à emporter. Au centre, la boutique Morinoen, fondée en 1914, propose des matcha gelato très intenses et des puddings au thé hojicha. Enseignes calligraphiées, rideaux rouges, bruits de casseroles : tout est dans son jus.
  • Le sanctuaire Suiten-gu, un lieu spirituel fréquenté par les femmes enceintes et les couples en désir d’enfant. Élevé sur une plateforme paisible au milieu des immeubles, ce sanctuaire dédié à la maternité vend des amulettes en forme de chiots portant des bébés. Chaque jour du Chien, tous les 12 jours selon le calendrier zodiacal, les familles affluent pour le rituel de la ceinture obufuku, censée protéger la grossesse.
  • La boutique Ocharaka, fondée par un maître de thé français. L’endroit surprend par sa sélection de thés verts aromatisés qui bousculent les codes : sencha au yuzu, hojicha vanille, genmaicha cannelle… Les parfums sont audacieux mais bien travaillés ! Un bel arrêt pour les aventuriers du thé japonais.
  • Le sanctuaire Koami-jinja, un petit lieu caché dans une ruelle, réputé pour ses vertus de prospérité. Son puits sacré Zeniarai Benten permet de laver billets et pièces pour attirer la fortune. Le geste, devenu populaire depuis la crise de 2008, attire notamment les employés des grandes entreprises voisines. Le sanctuaire abrite également deux dragons de bois miraculeusement préservés des bombardements, que l’on vient toucher pour s’attirer la chance.

Le quartier de Jiyugaoka

Quartier jeune, tendance et agréable, Jiyugaoka s’amuse avec ses clins d’œil à l’Europe : horloge florentine, allée Marie-Claire, ou encore mini-Venise pour les photos de mariage. Entre cafés romantiques, pâtisseries fines et boutiques de céramique, on découvre un Tokyo raffiné et dynamique, à savourer au rythme de ses ruelles et à l’heure européenne. Il rappelle un peu l’atmosphère du quartier de Shimokitazawa.

Que voir à Jiyugaoka ?

  • Les rues commerçantes de Jiyugaoka, organisées en petites artères thématiques, qui composent un labyrinthe à taille humaine. Autour de Sunshine Square et de la rue Marie-Claire-dori, on trouve des pâtisseries haut de gamme, des épiceries fines et des créateurs locaux. Plus au sud, Green Street déroule ses boutiques bohèmes à l’ombre des arbres. L’atmosphère est détendue, même quand les rues se remplissent le week-end. On y trouve d’excellentes adresses de toutes sortes, et en soirée, des bars à vin et izakaya discrets.
  • Le temple Kuhonbutsu Joshin-ji, qui tranche nettement avec l’univers shopping. Trois pavillons alignés abritent 9 statues d’Amida en bois doré, qui symbolisent les différents degrés du paradis selon la Terre Pure. L’allée bordée de ginkgo et les petits étangs composent un décor idéal pour une petite pause. À l’automne, les feuilles jaunes tapissent le sol, créant l’un des plus beaux paysages du quartier à cette saison.
  • La maison de thé Kosoan, un lieu enchanteur caché derrière une palissade discrète. Il s’agit d’une ancienne maison de bois transformée en havre de paix. Tatami, poutres anciennes, objets traditionnels et vue sur un petit jardin intérieur : tout invite à ralentir. On y déguste un matcha accompagné de wagashi ou un bol de zenzai à savourer en silence. Les places près des baies vitrées sont très demandées tant la vue sur les érables est poétique. Le lieu est adoré des locaux, mais pris d’assaut le week-end donc il faut s’attendre à faire la queue.
  • La Vita Jiyugaoka, un petit coin improbable où l’on tombe sur un mini canal, une gondole décorative et un pont en pierre comme sortis d’un décor de cinéma. L’endroit ne fait que quelques dizaines de mètres, mais l’illusion fonctionne. On y croise des familles en balade, des couples qui posent pour une photo, ou des passants un peu surpris par cette touche vénitienne plantée en pleine rue japonaise. Quelques boutiques haut de gamme s’y sont installées, mais ici, c’est surtout le cadre photogénique qui attire.
  • Le sanctuaire Okusawa-jinja, légèrement en retrait du centre, qui offre une ambiance radicalement différente. Bordé de grands arbres et lié à l’ancienne légende d’un serpent géant qui aurait hanté la colline avant d’être apaisé par une procession sacrée, il invite à la flânerie tranquille. La particularité du sanctuaire fait écho à cette histoire : la corde sacrée shimenawa du torii principal prend la forme d’un serpent ! Avec son petit étang et son calme, c’est un lieu parfait pour couper un moment avec l’animation commerçante.

Le quartier de Sangenjaya

À l’ouest de Shibuya, Sangenjaya a ce quelque chose d’indéfinissable qui met tout de suite à l’aise. Entre cafés cosy, bars de poche et friperies éclairées aux néons rouges, le quartier garde un charme de labyrinthe où chaque ruelle abrite des surprises. Né autour de trois maisons de thé à l’époque d’Edo, il offre aujourd’hui un Tokyo chaleureux et décontracté, parfait pour sortir sans chichis.

Que voir à Sangenjaya ?

  • La ruelle Suzuran-dori, parallèle à l’avenue principale, qui offre une ambiance rétro dès la tombée du jour. Lanternes allumées, enseignes peintes à la main, petites gargotes où l’on s’installe au comptoir… L’endroit est plus intime que la zone triangulaire voisine, mais tout aussi animé. Le nom Suzuran signifie muguet, mais c’est un moineau (suzume) qui s’affiche sur les devantures, clin d’œil phonétique devenu mascotte officieuse du quartier. C’est une ruelle où l’on vient boire et manger en soirée à la bonne franquette.
  • L’observatoire Sky Carrot, perché au sommet de la Carrot Tower. Il offre une vue saisissante, gratuite et totalement méconnue sur Tokyo. D’un côté, les tours de Shinjuku, de l’autre la Tokyo Skytree à l’horizon. Au coucher du soleil, le panorama est particulièrement beau, avec la ville qui s’allume peu à peu.
  • Sangenjaya Sankaku Chitai, juste en face de la station, un coin qui déroule un réseau de ruelles étroites bourrées de minuscules bars et gargotes. Ancien quartier du marché noir reconverti en repaire de noctambules, il aligne des bars à thème, des petits restos maison, parfois même un concert improvisé derrière un rideau noren. Les lieux sont minuscules, le plafond bas, et l’ambiance plonge dans le Tokyo d’après-guerre, rappelant Golden Gai à Shinjuku.
  • Gorilla Biru, un petit immeuble surmonté d’un King Kong en fibre de verre qui ne passe pas inaperçu. Accroché à la façade depuis 1979, le gorille est devenu une vraie icone du quartier. Un konbini au rez-de-chaussée, un air de comédie urbaine, et toute une génération qui se donne rendez-vous sous le gorille.
  • Le sanctuaire Taishido Hachiman-gu, qui abrite une jolie allée de ginkgo et un petit étang. Lors du festival de septembre, taiko, mikoshi et marché aux puces réveillent la cour. Le reste du temps, c’est un coin paisible fréquenté par les voisins et les chineurs qui profitent des brocantes occasionnelles.

Le quartier de Nishi Ogikubo

À l’ouest de Tokyo, Nishi Ogikubo offre une atmosphère paisible et un charme un peu bohème. Sur la ligne JR Chuo, ce quartier discret attire les amateurs de brocantes, d’antiquités et de cafés tranquilles. Entre échoppes d’artisans, librairies d’occasion et petits commerces du quotidien, on y découvre un Tokyo doux et créatif, à explorer sans se presser.

Que voir à Nishi Ogikubo ?

  • Les ruelles du quartier de Nishi Ogikubo, aussi bien à la sortie Nord qu’à la sortie Sud, qui dévoilent deux visages complémentaires du quartier. Côté Nord, les boutiques d’antiquités s’enchaînent : plus de 50 enseignes dans un rayon très réduit. On y chine des meubles anciens, des objets de collection, des livres rares ou des estampes, souvent dans des boutiques qui n’ont pas bougé depuis plusieurs décennies. Côté Sud, changement d’ambiance : cafés indépendants, salons de thé et petits restaurants à la bonne franquette autour de la gare. Les deux côtés ont en commun une certaine douceur de vivre.
  • Le sanctuaire Nishi-Takaido Shoan Inari-jinja, situé à une quinzaine de minutes de marche de la gare. Ce petit sanctuaire Inari n’a rien de spécial mais offre un beau moment de calme.
  • Suginami Animation Museum, un musée qui propose une belle immersion dans l’histoire de l’animation japonaise. L’entrée est gratuite et le lieu a été pensé comme un espace à la fois pédagogique et ludique. On y suit un parcours chronologique avec cellulos, croquis et documents de production. On peut enregistrer sa voix sur une scène culte, s’essayer au dessin image par image sur des tables lumineuses, ou regarder des courts-métrages rarement projetés ailleurs. Des expositions temporaires mettent régulièrement en avant des studios ou des séries emblématiques.

Le quartier d’Ikegami

Au sud de Tokyo, Ikegami est un quartier tranquille, marqué par la présence du temple Ikegami Honmon-ji, l’un des plus impressionnants de la capitale. Ses escaliers bordés de cerisiers mènent à une grande pagode et à un vaste parvis d’où l’on aperçoit la ville au loin. Autour, les petits cafés, les ateliers d’artisans et les bains publics perpétuent une atmosphère locale simple et apaisante. On vient y ressentir un Tokyo local et au ralenti.

Que voir à Ikegami ?

  • Le temple Ikegami Honmon-ji, perché sur une colline, qui constitue l’âme du quartier. Il se dresse à l’endroit exact où Nichiren, fondateur de l’école bouddhique du même nom, est mort en 1282. Pour y accéder, on gravit un large escalier de pierre bordé de pins, puis on franchit la grande porte Sanmon, classée bien culturel. La vaste enceinte accueille plusieurs bâtiments, dont une pagode vermillon du XVIIe siècle, l’une des plus anciennes de Tokyo. Les lieux rappellent un peu le temple Senso-ji à Asakusa, mais sans les foules ni l’allée commerçante. Chaque année au mois d’octobre, le festival Oeshiki attire des milliers de fidèles avec ses processions de lanternes en forme de fleurs de cerisier. Le reste du temps, c’est un lieu très paisible à la beauté imposante.
  • Le jardin Shotoen, juste derrière le temple, qui est rarement ouvert au public, mais vaut le détour si on est là au bon moment. Conçu au XVIIe siècle, il suit les codes des jardins de promenade de l’époque d’Edo : étang, pavillon de thé, pins, pierres moussues… Tout est pensé pour créer un paysage miniature. Le jardin n’est accessible qu’une poignée de jours par an, généralement durant la Golden Week, au début du mois de mai. À cette occasion, des visites guidées gratuites sont proposées par des bénévoles, parfois en anglais selon les disponibilités. Aucune réservation n’est nécessaire, il suffit d’être au bon endroit au bon moment.
  • Le parc Ikegami Baien, connu pour sa floraison de pruniers en février-mars. On y trouve plus de 300 arbres en fleurs, un petit salon de thé et un suikinkutsu, une jarre enterrée qui résonne doucement à chaque goutte d’eau. Un lieu agréable à découvrir durant le printemps japonais.
  • Kominka Cafe Rengetsu, un café installé dans une maison en bois des années 1930 qui propose un voyage dans le temps au cœur du quartier. Tarte aux pommes maison, latte servi dans de la vaisselle vintage, mobilier d’époque et ambiance feutrée : on se sent un peu comme chez un grand-parent japonais. L’adresse est prisée des habitués et parfaite pour une pause après la visite du temple. À l’étage, de grandes salle de tatami sont disponibles.
  • Le musée Ryushi Kinenkan, situé à 15 minutes de marche du temple. Il met à l’honneur Kawabata Ryushi, peintre de nihonga, la peinture japonaise qui utilise des pigments naturels et mélange techniques traditionnelles et inspirations occidentales. L’endroit est intime, très calme, et permet d’observer ses grandes œuvres de près : paravents peints, paysages monumentaux, et pigments naturels. Le jardin du site abrite sa tombe.

Les autres quartiers méconnus de Tokyo

Je viens de vous présenter 10 quartiers méconnus à explorer à Tokyo, mais la capitale ne manque pas d’autres coins oubliés qui méritent tout autant le détour ! J’ai retenu ceux qui reflètent le mieux le Tokyo discret et attachant, mais bien d’autres auraient pu s’y glisser. J’aurais ainsi par exemple pu citer Otsuka, un petit quartier au charme rétro avec son tramway d’époque, ses izakaya sous noren et ses rues commerçantes charmantes. Jinbocho est quant à lui le paradis des bouquinistes et des amateurs de curry : on y passe des heures à fouiller les rayons poussiéreux avant de s’attabler dans une cantine généreuse. Enfin, Asagaya invite à flâner dans ses longues rues commerçantes couvertes remplies de bonnes adresses de restaurants, cafés et boutiques.

Découvrir un Tokyo différent

Tokyo est une ville immense que l’on continue de découvrir sans fin, même après plusieurs séjours, même en vivant sur place depuis plusieurs années. On trouve toujours un quartier encore jamais exploré, un événement inattendu, un petit sanctuaire niché entre deux immeubles, un jardin caché, une rue commerçante charmante dans un quartier résidentiel, ou encore un resto à l’abri des radars… Les découvertes à Tokyo sont infinies, et à celles-là s’ajoutent les redécouvertes, c’est-à-dire les lieux qui évoluent au fil des saisons et des années, avec notamment de nouveaux bâtiments, commerces et musées qui s’installent.

Pour aller encore plus loin dans la découverte de Tokyo (et du Japon en général), les lieux saisonniers et festivals constituent les meilleures boussoles, invitant à se rendre dans des quartiers que l’on ne connaît pas pour un événement précis, ou à redécouvrir un lieu déjà visité pour le voir sous un autre jour à une autre saison. Trouver des informations précises et locales est néanmoins très fastidieux et représente un travail de longue haleine, mais bonne nouvelle : ce site regorge de précieuses ressources dédiées à cela et que vous ne retrouverez nulle part ailleurs :

  • Des articles mensuels présentant les événements à Tokyo avec chaque mois un focus sur les festivals à venir, une sélection d’expositions en cours et une liste des différents marchés aux puces.
  • Des articles complets sur les saisons du Japon avec des idées de lieux à explorer partout à travers le pays, en fonction des floraisons et des fêtes saisonnières.
  • Mon livre 72 saisons du Japon, décrivant mois par mois le quotidien japonais, les trésors à découvrir, les coutumes populaires, les festivals, les objets de saison et les spécialités culinaires. Ce livre est disponible aussi bien en version physique qu’au format numérique.
  • Mon e-book 600 festivals du Japon – L’encyclopédie des matsuri, une ressource ultra détaillée et interactive qui présente 600 festivals, mois par mois et région par région, avec pour chacun les détails pratiques et un lien vers un site officiel affichant les dernières informations à jour.
  • Les cours de cuisine japonaise par Mutsumi, Japonaise francophone à Tokyo. L’occasion de vivre une parenthèse authentique dans le quotidien d’une maman tokyoïte, entre visite du quartier, passage au supermarché et cuisine familiale à la maison.
  • Mon nouveau livre 47 régions du Japon, quatre ans après 72 saisons. Il vous invite à voyager à travers les régions… mais pas seulement : la première partie explore des thèmes transversaux qui se retrouvent dans toutes les régions, tandis la seconde vous fait découvrir une à une les 47 préfectures japonaises. Ce nouvel ouvrage est disponible en précommande sur Kickstarter jusqu’au 3 décembre 2025.

Cet article fait partie d’une série dédiée à la découverte de Tokyo sous toutes ses facettes. Après Les quartiers incontournables puis les quartiers alternatifs, je vous ai proposé ici les jolis coins méconnus de la capitale. Mais ce n’est pas terminé : d’autres volets arriveront très bientôt, avec les quartiers secrets de Tokyo et une sélection spéciale consacrée aux parcs et jardins de la capitale. N’hésitez pas à ajouter ce site à vos favoris et à revenir régulièrement car je publie plusieurs articles complets chaque semaine. Un grand merci à toutes celles et ceux qui prennent le temps de laisser un commentaire : vos retours donnent tout son sens à ce travail. Je vous souhaite de belles balades, des surprises au détour des ruelles, et surtout, un voyage à votre image !

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  1. Louise
    2 décembre 2025

    Quel superbe article ! J’ai vraiment eu l’impression de voyager en le lisant. J’y ai découvert plein de quartiers de Tokyo que je ne connaissais pas encore et que je viens d’ajouter à ma liste pour mon prochain séjour. Tokyo est une ville que j’adore, et grâce à tes articles, je continue de découvrir de nouveaux endroits à explorer.

    Je viens aussi de regarder ta dernière vidéo : merci beaucoup pour les mises à jour régulières de ton site. Ton contenu est d’une qualité exceptionnelle, en plus d’être entièrement gratuit. Merci pour tout le temps et l’énergie que tu y consacres !

  2. Hele
    30 novembre 2025

    Les photos sont sublimes, ça donne envie de s’y téléporter pour y déambuler aussi.

  3. Ragnarkings
    29 novembre 2025

    Merci à toi Guigui de nous faire découvrir des endroits inconnus de Tokyo ! Hâte des prochains articles sur cette superbe ville !

    1. 29 novembre 2025

      Merci pour le retour, toujours un plaisir de te lire mamène <3