Que faire à Hiroshima : les endroits à voir en 2024
Que faire à Hiroshima : les endroits à voir en 2024

Que faire à Hiroshima : les endroits à voir en 2024

La ville de Hiroshima est une destination presque incontournable lors d’un parcours classique au Japon. Après Tokyo et la région du Kansai avec Kyoto, Osaka et Nara, on se rend généralement à Hiroshima dans le but de visiter Miyajima, la petite île sacrée au large de la ville, célèbre pour son majestueux torii rouge flottant dans l’eau. Point de passage obligatoire pour accéder à cet endroit pittoresque, Hiroshima fait ainsi partie des villes les plus visitées du Japon. Pourtant, on ne la connaît finalement que très peu, se limitant souvent à la découverte son patrimoine tragique hérité de la Seconde Guerre mondiale. Si ces lieux de l’histoire moderne sont évidemment incontournables, Hiroshima possède plein d’autres attraits culturels, gastronomiques et historiques qui ne demandent qu’à être explorés !

Hiroshima désigne à la fois le nom d’une ville, mais également celui d’une préfecture, englobant d’autres villes telles que Mihama, Onomichi, ou encore Fukuyama. Située au sud de l’île principale du Japon, le long de la côte de la mer intérieure de Seto, la ville de Hiroshima a été fondée à la fin du XVIe par le seigneur féodal local Terumoto Mori, se développant autour de son château jusqu’à devenir une des villes majeures du pays, tant sur le plan industriel, qu’économique ou culturel. Au point que Hiroshima fut choisi par les Américains pour être la cible du premier bombardement nucléaire de l’Histoire le 6 août 1945, car il s’agissait d’un centre stratégique pour la production d’armes et la défense terrestre de tout le sud du Japon. Entièrement reconstruite autour de vestiges témoignant de son passé douloureux, la ville de Hiroshima est aujourd’hui redevenue l’un des plus grands centres urbains du pays, une métropole dynamique et riche en découvertes culturelles, historiques et culinaires.

Bien que très visitée, la ville de Hiroshima demeure sous-estimée : la majorité des voyageurs ne lui accordent que peu de temps, ne visitent que ses 3 ou 4 lieux les plus célèbres, ou bien s’en servent uniquement comme point de passage pour rejoindre l’île de Miyajima. Le constat est suivant : on ne sait pas trop quoi faire à Hiroshima ! C’est pour répondre à cette problématique que je vous propose aujourd’hui de découvrir les endroits à voir dans la ville de Hiroshima, aussi bien les lieux célèbres que les pépites secrètes !

LE CHATEAU DE HIROSHIMA

Surnommé « le château de la carpe », le château de Hiroshima a la particularité de se dresser en plein centre de la ville, sur une plaine et non un point culminant, ce qui en fait une rareté en termes de constructions fortifiées féodales. Entouré à l’origine par 3 douves, le château est toujours ceinturé sur 3 côtés par la rivière Ota. S’il se retrouve rarement cité parmi les plus beaux châteaux du Japon, il est moins prisé que d’autres châteaux japonais plus célèbres. L’idéal est de tourner tout autour en longeant ses douves afin de profiter de jolis points de vue en toute quiétude. Comme bon nombre de châteaux japonais, c’est plus la vue sur l’édifice sous différents angles que la visite de son enceinte que l’on apprécie.

Érigé à l’origine entre 1589 et 1599, ce château a été presque entièrement balayé par le souffle de l’explosion de la bombe atomique en 1945. Reconstruit en 1958, les matériaux originels en bois ont été conservés pour les façades extérieures, mais l’intérieur de la structure principale est en béton armé. Haut d’un peu plus de 26 mètres, l’observatoire situé au 5e étage offre un joli point de vue panoramique sur la ville. Depuis 1989, le château abrite également un musée de l’histoire de Hiroshima avant 1945, principalement axé sur la culture samurai. À son pied se trouve aussi le grand sanctuaire Gokoku-jinja, théâtre de nombreux événements importants tout au long de l’année.

LE JARDIN SHUKKEI-EN

Situé à quelques minutes pied du château, le jardin Shukkei-en est un autre lieu incontournable de Hiroshima. Créé en 1620 par le samurai et maître de thé Ueda Soko (1563-1650), ce joli jardin japonais a subi de nombreux dégâts au fil des siècles, avec un grand incendie en 1758, puis la bombe atomique en 1945. Une restauration a été entamée en 1949 durant près de 30 ans. Situé à 1 370 mètres de l’hypocentre de la bombe, le jardin a joué un rôle particulier, attirant beaucoup de malheureux qui espéraient y trouver refuge, et surtout de l’eau douce. Seuls 3 des milliers d’arbres du jardin ont survécu à la bombe, et on peut encore aujourd’hui saluer ces hibaku-jumoku : un ginkgo biloba vieux de 200 ans, un pin noir soutenu par des fils de fer, et un muku qui arbore une grand cicatrice mais donne toujours des fruits.

Bien qu’il soit assez fréquenté, le jardin Shukkei-en reste toujours très agréable à visiter : les visiteurs ne se marchent pas dessus et peuvent tout à fait apprécier la beauté des lieux en toute quiétude. Surtout, il évolue au fil des saisons et déploie une palette de couleurs changeant tout au long de l’année, avec ses cerisiers, ses pêchers, ses chrysanthèmes, ses feuilles d’automne, ou encore ses illuminations d’hiver. Pour agrémenter la visite, on peut déguster un matcha au salon de thé Sensuitei et découvrir les expositions du musée préfectoral d’art de Hiroshima, qui propose un ticket combiné avec le jardin.

LE DÔME DE GENBAKU ET LE PARC DU MÉMORIAL DE LA PAIX DE HIROSHIMA

C’est avec l’histoire tragique de la ville que résonne le dôme de Genbaku. Le 6 août 1945 à 8h15, une bombe atomique à l’uranium surnommée Little Boy est larguée sur la ville de Hiroshima. Dans les secondes qui suivent l’explosion, on décompte 75 000 morts, chiffre qui passera à plus de 250 000 en comptabilisant les décès consécutifs. Sur les 90 000 bâtiments de la ville, 62 000 sont totalement détruits. Le dôme de Genbaku, un hall d’exposition pour la promotion de l’Industrie locale construit en 1914, est un des rares édifices à avoir survécu à l’explosion, et surtout le plus proche du point d’implosion encore debout : ses ruines ont par conséquent été choisies pour être conservées en l’état afin de servir de témoignage pour les générations futures

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1996, le dôme est devenu officiellement le Mémorial de la paix de Hiroshima, auquel s’ajoute juste en face le parc du Mémorial de la Paix, conçu en 1954 comme un lieu de recueillement. Il abrite plusieurs bâtiments et monuments qui ont tous pour but de commémorer les victimes du bombardement, ainsi que les morts et survivants irradiés (hibakusha) :

  • La cloche de la paix, propageant le « son de la paix », que l’on peut soi-même faire résonner.
  • Le cénotaphe, symbolisant le lieu de repos des victimes.
  • La flamme de la paix, allumée en 1964, qui brûlera jusqu’à ce que toute forme d’arme nucléaire soit éradiquée.
  • Le monument de la paix des enfants, commémorant la tragique histoire de la fillette Sadako Sasaki (décédée à 12 ans des suites de son irradiation, et qui avant de mourir avait plié des grues en origami, symboles de santé et de longévité au Japon), ainsi que tous les enfants ayant péri dans le bombardement. Il s’agit d’une statue représentant Sadako Sasaki, levant les bras au ciel et tenant dans ses mains un origami de grue en or. Tout autour, dans des abris de verre transparents, on peut voir les guirlandes de milliers de grues en papier (senbazuru) que chaque année, les écoliers japonais et du monde entier envoient en hommage. 
  • Le tertre funéraire de la bombe A, marquant l’endroit où furent incinérés les corps de près de 70 000 victimes non-identifiées.
  • La Rest House, autre bâtiment vestige du bombardement de 1945. Seul le sous-sol est resté indemne, et on peut le visiter. Le bâtiment a, lui, été reconstruit et est utilisé depuis 1982 en tant qu’office du tourisme et boutique de souvenirs du parc du Mémorial de la Paix.
  • Les arbres Hibaku-jumoku, des témoins vivants de la tragédie ayant miraculeusement survécu à l’explosion nucléaire. En effet, dans un rayon de 2 kilomètres autour de l’hypocentre, 161 arbres survivants de 31 espèces différentes ont été répertoriés.  Certains d’entre eux se trouvent aujourd’hui dans le parc, dont par exemple un valeureux aogiri (parasol chinois). Lorsque l’arbre a fait des bourgeons en 1946, on dit que les survivants ont pris exemple sur sa force et sa résilience. Une chanson en l’honneur de ce parasol chinois a même été écrite en 2001 par une écolière de 9 ans, intitulée Aogiri no Uta (la chanson du parasol chinois).
  • Le musée du Mémorial de la Paix de Hiroshima, la visite incontournable à Hiroshima. Conçu par Kenzo Tange et ouvert en 1955, il s’étale horizontalement sur pilotis, avec un toit-terrasse. Les collections historiques sont réparties chronologiquement sur 2 ailes : à l’Est, l’histoire de la ville de Hiroshima avant la bombe jusqu’à la militarisation de la Seconde Guerre mondiale, et à l’Ouest, les dégâts provoqués par la bombe. Le musée a recueilli des effets personnels laissés par les victimes (vêtements, montres, cheveux…), des photos et d’autres documents qui transmettent l’horreur des événements. On y découvre les dommages causés par la bombe sur des objets (ou des corps) exposés à la chaleur et au rayonnement. Une partie de salle est ainsi dédiée à l’histoire de Sadako Sasaki, avec des photographies de la fillette jusqu’à sa mort. Âmes sensibles, attention : l’exposition de l’aile Ouest est émotionnellement très chargée. Elle débute par exemple sur une reconstitution à échelle humaine d’une rue juste après le bombardement, avec des mannequins réalistes d’enfants à la peau fondue… Le musée possède une boutique où il est possible d’acheter des guirlandes de grues en origami, pliées par des habitantes de Hiroshima

Le parc a été construit selon une scénographie bien précise qui met en perspective, sur un même axe linéaire, le dôme de Genbaku, le Cénotaphe, la flamme de la Paix et le musée du Mémorial de la Paix, ce dernier étant construit proche du point d’implosion de la bombe (qui a explosé à 587 mètres du sol). Si Hiroshima possède plein de superbes lieux à visiter sans lien avec son histoire tragique, il est évidemment impensable de découvrir la ville sans explorer cet aspect.

L’ÉCOLE DE FUKUROMACHI ET L’ÉCOLE DE HONKAWA

À quelques minutes à pied du parc du Mémorial de la Paix de Hiroshima, deux anciennes écoles transformées en musées offrent une visite gratuite et totalement méconnue, mais également très poignante. Située à 460 mètres de l’explosion, l’école de Fukuromachi a presque entièrement été balayée, ainsi que 160 élèves et professeurs qui s’y trouvaient. Seul le bâtiment Ouest, en béton armé, a survécu au bombardement. Achevé en 1937, ce bâtiment était considéré à l’époque comme exceptionnellement moderne, composé d’un sous-sol et de trois étages. Dans les jours qui suivirent le bombardement, l’école devint un refuge pour les hibakusha (irradiés), mais aussi un relais pour les locaux cherchant à s’enquérir de leurs familles ou voisins. Les survivants utilisaient la craie issue des débris pour laisser des messages à leurs proches sur les murs noircis de suie de l’école. 

Dans les mois qui suivirent, l’école fut reconstruite : elle put ainsi rouvrir dès mai 1946. Les messages furent alors cachés derrière du plâtre frais. À la fin des années 1990, l’école vieillissante devait être démolie afin d’être reconstruite et modernisée et, en 1999, on redécouvrit par hasard les messages oubliés. Un travail de restauration des anciens messages sur les murs noircis fut mené, et on ressortit des structures de bois carbonisées originales, ainsi que la porte métallique du sous-sol déformée par la chaleur, qui avaient été préservées. En 2003, cet ancien bâtiment devint le musée de la paix de l’école élémentaire de Fukuromachi. Un lieu d’émotion totalement méconnu, juste en face de la nouvelle école où désormais la vie grouille et suit son cours.

Également située très proche du dôme de Genbaku, l’école de Honkawa constitue également un précieux témoin de l’horreur de la bombe. Construit en 1928, le bâtiment en béton armé de cette école primaire, situé à 410 mètres de l’hypocentre, a résisté à l’explosion, mais le reste de l’école a totalement été soufflé, entraînant la perte de plus de 400 enfants et 10 enseignants, ne comptant que 2 miraculés. Dès le lendemain, le bâtiment en béton armé devint un centre de secours et, en février 1946, les cours purent reprendre. En 1988, un tout nouveau bâtiment scolaire fut édifié, et les restes de l’ancien bâtiment devinrent le musée de la paix de l’école élémentaire de Honkawa. C’est aujourd’hui une visite gratuite totalement méconnue, il faut se rendre devant l’ancien bâtiment et sonner à l’interphone pour que le gardien nous ouvre les portes.

OKONOMIMURA ET EKIMAE HIROBA, LES VILLAGES DE L’OKONOMIYAKI

L’okonomiyaki étant une spécialité emblématique de Hiroshima, on trouve évidemment de nombreux de restaurants dédiés à ce mets populaire dans toute la ville. Les bonnes adresses ne manquent pas, mais les endroits les plus prisés par les voyageurs pour en déguster sont 2 lieux thématiques regroupant différentes échoppes d’okonomiyaki :

  • Okonomimura, un bâtiment sur 4 étages abritant 25 restaurants dédiés exclusivement à l’okonomiyaki. Chacun peut accueillir une dizaine de personnes : on s’installe à la bonne franquette autour d’un comptoir qui est en réalité une plaque chauffante donnant directement sur les cuisines. Réputés pour leur amabilité, les habitants de Hiroshima vous réserveront un accueil chaleureux et simple ! C’est un lieu très touristique donc il y a souvent du monde et il vaut mieux s’y rendre à des horaires moins prisés.
  • Ekimae Hiroba, un lieu similaire qui regroupe 14 échoppes dédiées à l’okonomiyaki au 6e étage d’un bâtiment situé juste à côté de la gare de Hiroshima. Là encore, c’est un lieu très prisé donc il vaut mieux éviter les heures de repas.

Ces lieux ne sont pas vraiment ceux où vous dégusterez les meilleurs okonomiyaki, l’idéal étant de profiter d’un bon restaurant en ville, mais l’ambiance à la bonne franquette est plutôt sympa, et c’est quelque chose qui conviendra parfaitement à des voyageurs n’ayant pas beaucoup de temps et voulant profiter d’un okonomiyaki de Hiroshima en toute simplicité et très facile d’accès aux étrangers ne parlant pas le japonais.

HONDORI ET NAGAREKAWA, LE CENTRE ANIMÉ DE HIROSHIMA

Grande ville très animée de jour comme de nuit, Hiroshima propose en son centre une belle animation constante avec de nombreux commerces, cafés, boutiques et restaurants. Le quartier de Hondori regroupe de grandes rues commerçantes couvertes (shotengai), comme par exemple la rue commerçante Ebisu Shotengai dont les origines remontent à plus de 410 ans, véritable cœur commerçant de la ville. Bon nombre d’hôtels se trouvent dans ce quartier qui permet d’accéder facilement aux différents points d’intérêt de la ville.

Juste à côté, le quartier de Nagarekawa est le quartier nocturne de Hiroshima. On y trouve plein d’établissements de nuit, mais également des centaines de bars, clubs, izakaya et restaurants stylés, comme par exemple l’izakaya Shigenbou. Une ambiance euphorique qui peut dérouter certains, surtout après 22 heures, mais qui invite à vider son verre pour peu que l’on ne s’aventure pas dans des ruelles lubriques.

YOKOGAWA, LE QUARTIER RÉTRO DE HIROSHIMA

Très facile d’accès, à seulement 2 stations de la gare de Hiroshima, le quartier de Yokogawa semble figé dans le temps. On y découvre des rues bordées de vieilles échoppes, de librairies aux pages jaunies et d’enseignes défraîchies, des ruelles sombres abritant quelques izakaya sous les voies ferrées, ou encore des cafés à l’ambiance rétro. Malgré sa grande gare animée, c’est un coin très local de Hiroshima, créant ainsi une atmosphère de village où le passé se mêle harmonieusement au présent. Il n’y a pas d’endroit spécial à y voir, c’est juste une ambiance à ressentir et quelques bonnes adresses à dénicher, comme par exemple le café-galerie Kamome no Baabaa, tenu par une dame adorable qui organise des cours de français dans son établissement. Il n’y a qu’une seule table : c’est à la bonne franquette comme les forbans l’aiment, et on noue facilement des liens avec les habitués.

LE TEMPLE MITAKI-DERA

Lieu du bouddhisme Shingon fondé en 809 par le légendaire moine Kukai (774-835), le temple Mitaki-dera est situé sur les flancs du mont Mitaki, au nord-ouest de Hiroshima. Il constitue la 13e étape des 33 temples du pèlerinage de Chugoku Kannon, un parcours spirituel traversant les préfectures d’Okayama, Hiroshima, Yamaguchi, Shimane et Tottori. Cet endroit est un véritable joyau à Hiroshima, proposant une somptueuse balade en pleine nature. À l’entrée, une petite urne en pierre est disposée, invitant chacun à régler les 200 yens (1,4€) de frais d’entrée, sans gardien ni barrière… mais la déesse Kannon voit tout !

Ce temple méconnu invite à savourer une ambiance mystique extraordinaire, digne des films Ghibli, avec une forêt dense d’érables, 3 cascades, des jardins zen, de nombreuses statues jizo, une agréable ascension jusqu’au bâtiment principal, ou encore une pagode à 2 étages, construite en 1526 et offerte par la préfecture de Wakayama à la ville de Hiroshima en 1951 dans le but d’aider à apaiser les âmes des victimes du bombardement de 1945. N’hésitez pas à vous arrêter au salon de thé Mitaki-dera Chaya, situé dans l’enceinte du temple, qui permet de déguster un bon matcha dans un cadre enchanteur, face à une cascade et un jardin zen. Pour les amateurs de marche, des chemins de randonnées jusqu’au sommet du mont Mitaki partent également du temple.

FUTABANA NO SATO, LE QUARTIER HISTORIQUE DE HIROSHIMA

Situé à quelques minutes à pied de la gare de Hiroshima, Futabana no Sato est un parcours de 10 kilomètres qui relie 16 sites historiques et religieux dans la ville. Totalement inconnu de la plupart des voyageurs, c’est un merveilleux coin mêlant ville et campagne et permettant de découvrir un autre Hiroshima. Il n’est pas nécessaire d’effectuer tout le parcours, on peut juste en faire un petit bout en profitant des principaux points d’intérêt :

  • Le sanctuaire Hiroshima Tosho-gu, qui emmène directement sur les hauteurs de la ville grâce à son grand escalier à l’entrée. C’est un bon point de départ pour commencer la promenade depuis la gare.
  • Le sanctuaire Kinko Inari-jinja, un endroit secret extraordinaire situé juste derrière le sanctuaire Hiroshima Tosho-gu, qui invite à se perdre dans une véritable forêt de torii vermillon, comptant 500 marches et 120 torii.
  • Le mont Futaba, surplombant la ville et proposant une vue imprenable sur Hiroshima. Elle abrite une pagode de la paix à l’architecture singulière. On y accède en environ 15 minutes de marche à travers le sanctuaire Kinko Inari-jinja.
  • Le temple Myojo-in, un espace calme avec une jolie porte d’entrée et de nombreux petits détails à apprécier dans son enceinte, telles que ses statues bouddhiques.
  • Le sanctuaire Onaga Tenman-gu, un lieu assez sobre mais qui, comme tous les sanctuaires Tenman-gu, est particulièrement beau durant la saison des pruniers.
  • Le temple Fudo-in, un endroit ayant peu été endommagé par le bombardement atomique grâce à sa situation géographique, au pied d’une montagne. La porte d’entrée, le clocher et le hall principal sont ainsi restés tels quels.

OGONZAN, UNE VUE ÉPOUSTOUFLANTE SUR HIROSHIMA

Situé au sud-est de Hiroshima, le mont Ogonzan est un observatoire offrant une somptueuse vue sur la ville, particulièrement de nuit, constituant l’une des plus belles vue nocturnes du Japon. Situé sur le mont Koganeyama, il s’agissait autrefois d’une île appelée Nihojima, se dressant dans la baie de Hiroshima. Un château se trouvait même à son sommet, disparu depuis. Aujourd’hui, Ogonzan attire de nombreux couples pour un rendez-vous romantique face aux lumières éclairant la ville une fois la nuit tombée. On l’apprécie en nocturne, mais également de jour, notamment au printemps avec ses 480 cerisiers bordant le sentier de montagne menant au sommet. C’est un superbe point de vue qui nécessite par contre la voiture pour s’y rendre.

LES AUTRES ENDROITS À VOIR À HIROSHIMA

Je viens de vous recommander les lieux incontournables de Hiroshima ainsi que quelques pépites secrètes, mais sachez que la ville a encore bien d’autres jolies visites à offrir, donc n’hésitez pas à l’explorer davantage, non seulement en son centre, mais également en partant découvrir ses montagnes et même ses petites îles rattachées à la ville !

Par exemple, les stades Mazda Stadium et Edion Peace Wing Hiroshima permettent de profiter de la ferveur des supporteurs des équipes de baseball (Hiroshima Carps) et de football (Hiroshima Sanfrecce) de la ville, qui sont toutes deux très populaires à travers le pays. Le sanctuaire Waseda-jinja, quant à lui, réserve une agréable promenade dans un charmant quartier résidentiel méconnu. Enfin, le musée Mazda est dédié à l’histoire et à la philosophie de conception de Mazda, abritant une collection de voitures, des expositions et un centre d’expérience où les visiteurs peuvent découvrir les derniers modèles de voitures (attention : réservation obligatoire).

LES SPÉCIALITÉS DE HIROSHIMA

Tout comme dans d’autres villes japonaises, découvrir Hiroshima ne se résume pas à des visites touristiques, mais aussi à savourer les nombreux mets locaux ! Voici donc une sélection des spécialités de la ville de Hiroshima :

  • Okonomiyaki : crêpe de farine de blé et d’œuf accompagnée de chou et d’ingrédients variables, comme du porc, de la seiche ou des crevettes, le tout étant cuit sur une plaque chauffante. Dans la version de Hiroshima, sont ajoutées des nouilles soba ou udon, grillées et relevées de sauce.
  • Tsukemen : plat de nouilles froides que l’on trempe dans un bol de bouillon. Les tsukemen de Hiroshima ont la particularité de se tremper dans une sauce tsukedare assez pimentée. Le restaurant Ippeiya est une très bonne adresse pour déguster ces fameuses nouilles.
  • Kaki : huître japonaise, Hiroshima étant le plus gros producteur du pays. Les huîtres de Hiroshima ont la particularité de baigner dans l’eau de mer tout en profitant des bénéfices de l’eau douce des montagnes du Chugoku. Si ces huîtres à la chair plus épaisse et plus riche en goût peuvent se manger crues, il est de coutume à Hiroshima de les préparer de multiples façons : grillées au feu de bois, frites, panées, en okonomiyaki, cuites au four, ou encore fumées. Le restaurant Muro propose par exemple de superbes plats spécialisés dans les huîtres.
  • Hiba-gyu : bœuf de haute qualité qui possède une longue histoire, originaire de Shobara, dans la campagne de Hiroshima. Il est particulièrement apprécié pour son gras subtil et léger. Il existe plusieurs bœufs de Hiroshima (Hiroshima-wagyu) mais c’est le plus réputé et prisé des adresses gastronomiques. Le restaurant Niku Kappou Masaki est par exemple complètement dédié au bœuf de Hiba et propose des menus extraordinaires servis par un chef adorable à des prix imbattables : mon adresse préférée à Hiroshima !
  • Tantanmen : version japonaise des nouilles chinoises dàndàn miàn, il s’agit d’un plat de nouilles aux accompagnements variés, assaisonné d’une sauce à base de pâte de sésame et d’huile de piment.
  • Iwashi : sardine japonaise consommée cuite, grillée, à la vapeur, séchée, avec de l’alcool, à l’huile, ou en tsumire (boulettes). La ville de Hiroshima est réputée pour ses petites sardines que l’on peut consommer crues en sashimi. Le restaurant Kitaoka est par exemple une adresse gastronomique authentique et réputée qui en propose (réservation obligatoire).
  • Uni horen : plat d’oursin et de cresson frit dans une sauce soja au beurre. C’est une spécialité très locale assez peu connue qui aurait été inventée par le restaurant Nakachan.
  • Horumon tempura : abats de porc ou de bœuf coupés en petits morceaux, enrobés d’une pâte légère, puis frits dans l’huile en tempura.
  • Sushi : si Hiroshima n’est pas une destination que l’on associe généralement au sushi, la ville présente pourtant l’avantage de bénéficier de tous les poissons de la baie de Hiroshima, qui offrent des saveurs bien différentes de ceux que l’on a l’habitude de goûter à Tokyo. Par exemple, le restaurant Inaho est une superbe adresse de sushi qui n’utilise que des poissons locaux qu’on ne voit nulle part ailleurs et propose ainsi une expérience unique. Il existe également un sushi typique de Hiroshima appelé kakuzushi, pressé dans un moule carré.

LES FESTIVALS ET ÉVÉNEMENTS À HIROSHIMA

Comme dans tout le Japon, Hiroshima s’anime au rythme des saisons avec de nombreux événements qui font vibrer la ville tout au long de l’année. Voici une liste des plus importants festivals de Hiroshima qui vous permettront de vivre des moments chaleureux et précieux :

  • Début janvier : Hiroshima Gokoku-jinja Hatsumode
    Pour faire sa première prière de l’année, le sanctuaire Gokoku-jinja est le plus fréquenté et animé de la ville. On profite de nombreux yatai et leur cuisine de rue pour se réchauffer les papilles du matin au soir.
  • 3 février : Sumiyoshi-jinja Setsubun-sai
    À l’occasion de Setsubun, la fête de l’arrivée du printemps, un traditionnel lancer de graines de soja grillées se tient au sanctuaire Sumiyoshi-jinja. Mais la grande particularité des lieux, c’est que les prêtresses du sanctuaires y font également griller 1,000 têtes de sardines, dont l’odeur permettrait de faire fuir les mauvais esprits.
  • 3-5 mai : Hiroshima Flower Festival
    Durant 3 jours en pleine Golden Week, la ville de Hiroshima vibre au rythme des innombrables festivités de cet événement qui propose des parades, de la danse yosakoi, des illuminations et du skate.
  • Fin mai : Manto Mitama Matsuri
    Un festival qui commémore les victimes de la guerre au sanctuaire Gokoku-jinja, consistant en une parade de miko (prêtresses au service d’un sanctuaire), de la danse yosakoi, un tournoi de sumo pour les enfants, ou encore de la danse shintoïste kagura.
  • 1er week-end de juin : Toukasan Matsuri
    Depuis plus de 400 ans, la ville de Hiroshima accueille la venue de l’été par une grande fête de 3 jours. De midi à minuit, on profite de nombreuses animations en revêtant son plus beau yukata.
  • 2e dimanche de juin : Shukkei-en Taue Matsuri
    Un rituel ancestral de plantation de riz ponctué de danse et de musique en plein cœur du jardin Shukkei-en.
  • 29 juin : Sorasaya-jinja Nagoshi-sai
    Un joli événement local qui se tient au sanctuaire Sorasaya-jinja pour Nagoshi no Harae, la purification de mi-année. Chaque année le 29 juin, de 18h à 20h30, on profite de la présence de quelques yatai, de jolies lanternes éclairées, d’une cérémonie du feu, ainsi que d’un feu d’artifice à 20h15.
  • Fin juillet : Sumiyoshi-sai
    L’un des 3 plus importants festivals de Hiroshima qui se tient durant 2 jours au sanctuaire Sumiyoshi-jinja. Une parade de bateaux flottant sur la rivière, des stands de nourriture un et feu d’artifice sont au programme.
  • 6 août : Hiroshima Toro Nagashi
    Le 6 août 1945 marquait un événement tragique unique dans l’Histoire avec le déploiement d’une bombe atomique. Le 6 août est donc une date particulièrement importante à Hiroshima, jour de commémoration. Le soir, ce sont 10,000 lanternes qui flottent sur les rivières de la ville dans le but d’honorer les victimes et de souhaiter la paix dans le monde. Ce rituel est appelé toro nagashi.
  • Mi-août : Hiroshima Bon Dance
    Un bel événement de Bon Odori, la danse typique de l’été pour O-Bon, la fête des ancêtres. Durant 2 soirs, tout le monde est invité à danser en communion et à se régaler dans les yatai du Hiroshima Gate Park.
  • Mi-septembre : Hiroshima Kangetsu-sai
    À l’occasion de Tsukimi, la fête de la lune, le château de Hiroshima propose un joli événement nocturne avec des spectacles culturels et de la musique traditionnelle.
  • 18-20 novembre : Ebisu Taisai
    Une célébration en l’honneur d’Ebisu, divinité du commerce et des marchands, animant les rues commerçantes du centre-ville avec boutiques, stands de nourriture et spectacles de rue durant 3 jours. Une très belle fête animée qui rappelle les foires Tori no Ichi.

LES LIEUX AUTOUR DE HIROSHIMA

Hiroshima regorge donc de sites fascinants à explorer, mais l’un de ses autres atouts majeurs est sa proximité avec d’autres destinations tout aussi intéressantes ! Voici quelques suggestions de lieux à découvrir aux portes de la ville :

  • L’île d’Itsukushima, plus connue sous le nom de Miyajima. C’est un lieu touristique majeur du Japon, notamment connu pour son fameux torii vermillon flottant dans l’eau et ses cerfs shika qui se baladent en liberté. Si tout le monde s’agglutine aux mêmes endroits, l’île regorge de lieux plus calmes à découvrir. À seulement 10 minutes de ferry depuis le port de Hiroshima.
  • La ville d’Onomichi et ses ruelles escarpées bordées de maisons traditionnelles et de temples anciens. L’atmopshère est très agréable et invite à flâner tout en profitant d’une vue sur la mer intérieure du Japon. À 40 minutes de train depuis Hiroshima.
  • La ville d’Iwakuni, un coin connu pour abriter le célèbre pont Kintakyo, considéré comme l’un des plus beaux du Japon. On y découvre également le château de Kiyohime qui surplombe la ville. À environ 50 minutes de train de Hiroshima.
  • Le village de Tomonoura, un charmant village de pêcheurs ayant servi de modèle au studio Ghibli pour le film Ponyo sur la falaise. On déambule avec plaisir dans son quartier historique, et on peut se perdre dans la nature en prenant les chemins qui mènent sur les hauteurs. À environ 1h de train puis bus depuis Hiroshima.
  • Les gorges de Sandankyo, de beaux sentiers de randonnées où l’on peut admirer des falaises abruptes et des cascades spectaculaires, mais également se prélasser dans un bon onsen. À 1h de route de Hiroshima.
  • Kagura Monzen Tojimura, un petit village thermal consacré au kagura, la danse shintoïste qui retrace les épisodes de la mythologie japonaise. Des représentations sont proposées tous les jours d’avril à novembre (attention : il n’y en a pas de décembre à mars). À 1h de route de Hiroshima.

Hiroshima ne manque donc pas d’attraits, bien au contraire ! Cette ville regorge de trésors qui méritent d’être découverts, entre des quartiers animés, des lieux poignants témoignant de son histoire tragique, de véritables havres de paix secrets et des spécialités culinaires très marquées. J’espère que cet article vous inspirera à découvrir Hiroshima sous un autre angle. Pour encore plus d’idées et de recommandations, n’hésitez pas à consulter mes articles du même type sur que faire à Kanazawa et les endroits à voir à Nagoya.

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  1. Billie Stuw
    10 décembre 2024

    Super article très complet qui me donne envie de retourner à Hiroshima et d’y passer plusieurs jours. Nous avions adoré notre première visite et souhaitions y retourner, grâce à ton article la programmation sera grandement facilitée ! Il ne manque plus qu’à trouver le temps d’y retourner ..
    Merci beaucoup Guigui san ! :)